C’est un rituel. Chaque année, le monde des télécoms se réunit à Montpellier à l’invitation de l’Idate, le cabinet local d’études télécoms, pour se prendre le pouls. En 2004, les intervenants avaient encore tous ou presque le mot
‘ crise ‘ à la bouche. Cette année, les acteurs des télécoms semblent décidés à tourner la page, avec une grande vedette : la télévision.‘ Quand j’avais parlé ici même, il y a quatre ans, des espoirs que fondait Alcatel dans la télévision sur ADSL, il y avait dans la salle beaucoup de sceptiques ‘, explique Serge Tchuruk,
président de l’équipementier. Aujourd’hui, l’entreprise française se félicite d’y avoir cru. ‘ En France, le phénomène des “box” permet au grand public de s’approprier le triple play [téléphone, ADSL
et télévision, NDLR] ‘, estime-t-il.Pour Alcatel, le haut débit va permettre de voir éclore une télévision différente. Les clients pourront la personnaliser ?” maîtrise du direct (pause, retour), vidéo à la demande ?” mais aussi la partager.
‘ Nous croyons à la télévision communautaire ‘, précise Serge Tchuruk. Alcatel est ainsi en train de tester auprès d’opérateurs télécoms des services comme
Amigo TV et My own TV, qui devraient apparaître début 2006.Aux yeux de Serge Tchuruk, lautre phénomène du moment est bien entendu la télévision sur mobile. Déjà lancée sur les réseaux mobiles 3G, elle nécessitera à terme une autre technologie de diffusion massive, comme la transmission
numérique hertzienne
DVB-H, actuellement testée par plusieurs acteurs en France. Alcatel défend même l’arrivée du DVB-H+ qui consiste, pour l’équipementier, à combiner le satellite et la
3G.Mais tout cela aura un prix. ‘ Si on veut proposer une technologie comme le DVB-H, il va falloir investir massivement dans les réseaux. Et donc faire payer la télévision sur les mobiles ‘,
considère Cyrille Ferrachat, directeur services et contenus du portail Vodafone Live de SFR. Pour Florence Leborgne, directrice de la division média à l’Idate, ‘ la seule publicité ne suffira pas à financer cette
nouvelle technologie. Il faudra donc faire payer les consommateurs ‘. Selon elle, ils seraient prêts à le faire, même pour accéder à des programmes gratuits par ailleurs. Ce que confirme une étude commandée par Nokia,
réalisée en Finlande. 50 % des testeurs de services de télévision mobile seraient prêts à débourser 10 euros mensuels pour ce type de consommation.Reste à savoir comment les pousser à le faire vraiment. Selon Cyrille Ferrachat, cela passera par le contenu ‘ linéaire ‘ disponible sur les chaînes habituelles, mais aussi
par des contenus et des formats adaptés, vu que la consommation de la télévision en mobilité ?” sur des laps de temps plus courts ?” s’adaptera mal, par
exemple, aux interminables tunnels de publicité de certaines chaînes. Aux opérateurs, donc, de s’associer efficacement avec les éditeurs.
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