En Europe, l’UMTS n’est plus une chimère, mais n’est pas encore devenue la poule aux ?”ufs d’or. Les opérateurs se lancent dans l’aventure en s’interrogeant toujours sur les bases du succès commercial de cette nouvelle génération
de téléphonie mobile. Ils ont tenté de répondre à ces interrogations à l’occasion de la 26e Conférence internationale organisée par l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe), à Montpellier, du 24 au
26 novembre.Représenté par Alan Harper, le directeur de sa stratégie, Vodafone croit aux services, comme la visiophonie, pour accélérer l’adoption de cette nouvelle technologie, en pariant sur le fait que les clients voudront faire partager leurs
expériences par mobiles interposés. ‘ La visiophonie ne va pas remplacer la voix, c’est un usage différent ‘, affirme-t-il.En France, SFR, dont Vodafone est actionnaire, considère aussi que la visiophonie est une des clés de voûte du succès de l’UMTS. L’opérateur a
inauguré ses services il y a quelques jours, et sera bientôt rejoint par Orange. La filiale de France Télécom dévoilera son offre, baptisée Orange Intense, avant Noël, forte selon
elle de 10 000 précommandes. ‘ Nous avons bénéficié de la campagne de publicité de SFR ‘, ne cache pas Didier Quillot, directeur général d’Orange France.
Charmer les utilisateurs, et les rassurer
Orange croit tout autant à la visiophonie : ‘ Nous avons 12 villes pilotes, et 5 000 clients en test. L’usage de notre portail a été multiplié par six. Et un client sur deux utilise la
visiophonie. 73 % d’entre eux sont enthousiastes. ‘Par ailleurs, le sport génère la plus grosse audience sur le portail, tandis que musique et cinéma (bandes-annonces, etc.) enregistrent un tiers des requêtes. Orange démarrera dans 61 agglomérations (38 % de la population
française) et annonce des prix ‘ en rupture ‘. Comprendre : abordables.Malgré leur optimisme, ces opérateurs n’ignorent pas la pression qui pèse sur leurs épaules, eux qui ont investi des fortunes dans ces nouveaux réseaux mobiles, en licences et en infrastructures. ‘ Les opérateurs
vont devoir apprendre à “cocooner” leurs clients s’ils veulent que le revenu moyen par utilisateur augmente ‘, prévient Didier Quillot. ‘ Les clients voudront des services
parfaits ‘, confirme Alan Harper.D’autant que, selon Pietro Ponzio-Gusto, vice-président pour le développement UMTS de Telecom Italia, la 3G arrive avec son cortège de nouveautés mais aussi d’inquiétudes : ‘ Les clients se posent des
questions sur les virus, sur les mails et les contenus non sollicités, et sur ce que cela leur coûtera… Sur un PC, une information ne coûte pas cher, en temps ou en ressources. Sur un mobile, c’est l’inverse. IP n’a pas été conçu pour le
téléphone cellulaire. ‘De fait, aujourd’hui, les opérateurs essaient d’affiner leur approche marketing de la 3G. Il ne s’agit plus tant de parler de services que de faire naître l’envie et le désir. ‘ Avec la 3G, il s’agit de
charmer ‘, explique Christian Salbaing, directeur d’Hutchison Europe (groupe qui a ouvert des réseaux UMTS en Europe).C’est ce qui expliquerait que certaines applications, comme la
géolocalisation, n’occupent plus le devant de la scène en matière de 3G. ‘ La géolocalisation, ça marche, mais ce n’est pas encore un produit qui séduit ‘, explique-t-il.Pour Christian Salbaing, la 3G est ‘ un produit culturel, et ce qui marche dans un pays ne marche pas forcément dans lautre ‘. Hutchison a ainsi plutôt tendance à proposer des services
autour de la visiophonie en Italie et autour de la musique (tickets de concerts virtuels pour un concert diffusé sur les mobiles) en Angleterre.
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