Suez Lyonnaise des eaux compte investir le terrain des contenus, à la condition d’obtenir une licence 3G.Le groupe français de services collectifs, qui se refuse à évoquer une alliance avec le fonds d’investissement Europ@web du PDG de LVMH Bernard Arnault, a néanmoins créé un corsortium détenu à 60/40 avec l’opérateur espagnol Telefonica.Objectif ? Présenter un dossier en vue de l’attribution prévue au premier semestre 2001. François Jaclot, vice-président du directoire de Suez-Lyonnaise des eaux, a déclaré dans une interview à Reuters que les deux groupes travaillaient pour faire entrer des partenaires dans ce consortium. ” Il peut y avoir des groupes internationaux de télécoms ou de communication “, a-t-il dit dans une interview à Reuters en marge des Journées internationales de l’iDate à Montpellier.Interrogé sur une alliance capitalistique avec Europ@web, qui détient notamment 35 % du fournisseur de services Internet LibertySurf, il s’est contenté d’un “pas de commentaire”. Dans son édition de vendredi, le quotidien Les Echos rapporte que Suez Lyonnaise des eaux et Europ@web doivent annoncer lundi un accord aux termes duquel Bernard Arnault entrerait à hauteur de 10 % dans le consortium UMTS et le groupe de services collectifs prendrait un tiers du capital d’[email protected] dernier, victime de la chute des cours des valeurs Internet depuis le printemps, a annulé cet été son projet d’introduction en Bourse pour privilégier une alliance industrielle.
10 milliards d’euros d’investissement en vue
François Jaclot a expliqué que le consortium UMTS avait lancé des tests avec des équipementiers qu’il a refusé de nommer et discutait également de la possibilité de crédit fournisseurs. Selon lui, l’investissement devrait totaliser 10 milliards d’euros, dont 5 milliards pour la licence et 5 milliards pour les infrastructures et les dépenses de marketing pour recruter les clients.Il a refusé d’entrer plus dans le détail. “Le quatrième opérateur mobile devra se différencier des trois qui existent déjà. Nous devons donc avoir une politique particulièrement attractive que nous ne pouvons pas dévoiler. Ce serait donner des arguments à nos concurrents”, a-t-il déclaré.Pour François Jaclot, les chances de Suez Lyonnaise-Telefonica sont réelles, même si la compétition pour les quatre licences UMTS s’annonce rude. Il a ajouté que son groupe ferait tout pour se plier aux exigences de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), notamment en matière de couverture du territoire. “On se conformera au cahier des charges de l’ART. Nous essaierons de répondre le mieux possible.”Il a souligné que le consortium avait mobilisé 60 personnes pour travailler sur ce dossier. S’agissant des contenus, il a expliqué que son groupe était déjà éditeur grâce à ses participations dans M6 (36 %), dans TPS (25 % en direct et 25 % via M6). Par ailleurs, l’entreprise est déjà présente à hauteur de 18 % dans le capital de FirstMark Communications France, qui a obtenu une licence nationale de boucle locale radio (BLR).
Des portails grands publics avec le groupe Bayard
Il a en outre insisté sur la création récente d’une coentreprise avec le groupe d’édition catholique Bayard pour développer des portails Internet grand public. “Nous voulons nous associer à des éditeurs qui veulent passer à la Web economy. ” Il a par ailleurs évoqué des prises de participation dans des “entreprises jeunes” apportant un contenu spécifique.En cas d’obtention d’une licence UMTS, Suez Lyonnaise des eaux et Telefonica visent aussi bien le grand public que les entreprises. François Jaclot a estimé que les services comme le téléchargement de musique ou de vidéo sur le mobile pourraient intéresser des utilisateurs mais a dit douter qu’ils puissent un déclencheur d’abonnements pour un opérateur mobile de troisième génération.Il s’est par ailleurs montré confiant sur la rentabilité future de l’UMTS en dépit du scepticisme grandissant des investisseurs. “Si le groupe n’y croyait pas, il ne postulerait pas.” Il a enfin confirmé que le groupe étudiait la mise en Bourse de son pôle de communication même s’il n’obtenait pas une licence UMTS en France.
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