A la suite de l’annonce de ses résultats trimestriels décevants, le 17 janvier dernier, IBM entame ” le nettoyage ” de ses activités déficitaires. A commencer par la branche technologique, IBM Technology Group, qui regroupe ses divisions de construction de disques durs et de micro-électronique. Sur ces activités, pour le premier trimestre 2002, IBM a enregistré une perte nette de 276 millions de dollars et une marge négative d’environ 15,2 %. L’évolution du chiffre d’affaires de Technology Group est à l’avenant : 1,8 milliard de dollars sur le premier trimestre 2002, soit une baisse de 36,6 % par rapport au premier trimestre 2001.Pour enrayer les pertes, IBM a choisi de couper la mauvaise branche en revendant son activité disques durs à Hitachi. En avril dernier, IBM créait un joint-venture avec le constructeur japonais pour la fabrication de disques durs, Hitachi possédant 70 % de la nouvelle société. Mardi dernier, Big Blue a carrément annoncé la vente de tous ses actifs concernant les disques durs ?” y compris la propriété intellectuelle ?” au constructeur japonais, pour un montant de 2,05 milliards de dollars.La nouvelle société, dont le nom reste à trouver, comptera environ 24 000 employés, dont 18 000 issus des rangs d’IBM. Elle disposera de onze sites de production dans le monde et devrait se placer au rang de troisième constructeur mondial de disques durs. Les deux leaders actuels du secteur sont Seagate et Maxtor avec, respectivement, 28,2 % et 25,7 % des parts de marché, selon le cabinet d’études Gartner Dataquest.Hitachi fixe, pour le nouvel ensemble, un objectif de 7 milliards de dollars de ventes à l’horizon 2006. Dès cette année, le chiffre d’affaires escompté est de 5 milliards de dollars environ, sur un marché mondial estimé à 20 milliards de dollars par Masaaki Hayashi, senior vice-président et directeur de Hitachi.
Elargir les services pour doper les ventes de composants
Après le nettoyage, le relookage : IBM restructure sa division micro-électronique en licenciant 1500 employés aux Etats-Unis, sur les 20 000 que compte cette activité. Big Blue en profite pour moderniser ses unités de production (abandon des technologies aluminium, notamment) et pour élargir l’étendue des services proposés à ses clients OEM.Ainsi, IBM crée une nouvelle unité de services dédiée à la conception, au test, à la certification, à l’élaboration de prototypes et à la construction de puces et circuits intégrés pour ses clients. IBM leur propose l’outsourcing de leurs systèmes, de la conception jusqu’à la fabrication.Rompant avec sa stratégie habituelle, IBM prévoit de fournir à ses clients l’accès à ses meilleures technologies de fabrication comme le silicium sur isolant (SOI, Silicon On Insulator), par exemple.En avril dernier, IBM avait déjà inauguré ce tournant par la signature de partenariats avec les constructeurs Sony et Toshiba, donnant aux constructeurs japonais l’accès à ses technologies de construction.Big Blue espère générer de nouveaux revenus avec sa division micro-électronique. “Nous estimons à près de 6 milliards de dollars, sur cinq ans, l’opportunité financière représentée par ces services enrichis “, déclare ainsi Patrick Toole, General Manager de la nouvelle unité.
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