Si elle était confirmée dans les jours ou les semaines à venir, l’annonce faite par le New York Times dans son
édition du 2 décembre constituerait un tournant pour le marché des micro-ordinateurs Windows/Intel. Selon le
quotidien, Big Blue chercherait à céder son activité PC, sous la forme d’une coentreprise voire d’une revente pure et simple.Les négociations seraient menées avec le fabricant chinois Lenovo Group Limited (ex-Legend, une entreprise qui réalise 23,2 milliards de dollars hongkongais de chiffre d’affaires et emploie 9 000 personnes) et au
moins un autre industriel. Montant des négociations, toujours selon cet article, entre 1 et 2 milliards de dollars.
Un médaillé de bronze… en perte de vitesse
Si les services et les serveurs constituent l’essentiel des 92 milliards de dollars du chiffre d’affaires réalisé par IBM, l’activité de Personnal Computing (PC de bureau, portables, ultraportables) rapporte
encore entre 10 % et 15 % des revenus globaux de la firme.Premier fournisseur historique de PC, IBM s’est laissé largement distancer ces dernières années par Dell et HP/Compaq, au point de ne plus détenir que 5,6 % du marché mondial des PC, contre plus de 16,8 % pour le
premier et 15 % pour le deuxième.En France, dans un marché pourtant en forte progression au troisième trimestre 2004 (+ 16,2 % de ventes comparé au même trimestre de l’année précédente, selon le cabinet IDC), IBM enregistre un maigre + 1 %,
et ne figure pas sur le podium, distancé respectivement par HP, NEC CI, Dell, Acer. Le Gartner crédite Big Blue de seulement + 2,6 %, le classant ainsi au 5e rang des constructeurs de PC en France.Interrogé sur ce retrait potentiel du marché des PC, IBM France se contente d’indiquer : ‘ Nous n’infirmons ni ne confirmons les assertions de cet article [du New York
Times, NDLR]. Nous avons pour habitude de ne pas commenter les rumeurs. ‘Jean-Philippe Bouchard, consultant senior d’IDC France en charge de ce marché, commente ainsi l’hypothèse d’un désengagement d’IBM : ‘ Cela serait un acte logique. Les marges sont faibles
dans ce marché, de l’ordre de 1 à 2 % pour les distributeurs ?” qui constituent le canal de vente largement prépondérant d’IBM ?” et un peu plus pour la vente en réseau direct. ‘ Selon
Jean-Philippe Bouchard, il est intéressant de reprendre cette marque en raison de sa bonne implantation dans les entreprises. Il verrait bien un constructeur chinois ou taiwanais la faire tomber dans son escarcelle :
‘ L’essentiel des PC utilisés dans le monde se fabrique désormais là-bas. ‘Cet éventuel retrait d’IBM ninquiète pas certains revendeurs. Pour Didier Bertho, directeur général des activités de distribution et de services d’Econocom France, ‘ Cela n’aurait qu’un
faible impact pour nous. Ses PC représentent en effet moins de 10 % de nos ventes. En revanche, l’impact symbolique serait fort auprès des clients encore attachés à Big Blue et à la confiance qu’inspire cette marque aux
professionnels. Ce serait du coup une belle opportunité pour les grands constructeurs restants. ‘
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