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IBM offensif sur l’Unix milieu de gamme

Avec le pSeries 650, IBM livre un serveur dérivé des technologies mainframe pour un prix attractif. Une façon de se positionner face à Sun sur le segment du milieu de gamme Unix

IBM passe à l’offensive sur le marché des Unix. Avec la sortie de sa nouvelle offre serveur Unix en rack 8U pSeries 650 (ou Regatta Mi), le constructeur se fixe un objectif ambitieux : ébranler la suprématie de Sun sur le segment des serveurs Unix 64 bits de milieu de gamme (midframes). “Sun a su découvrir qu’il y avait en milieu de gamme Unix un réel besoin des entreprises, que ni IBM ni HP n’avaient décelé jusqu’ici”, avoue Éric Taillard, directeur des ventes à la division Unix pSeries d’IBM. Sur le plan tactique, le constructeur joue la carte de la performance à prix très incitatif, puisque le pSeries 650 est proposé à partir de 30 000 e ht.Pour gagner des parts de marché, IBM profite de son incontestable savoir-faire en matière de mainframes, qu’il adapte sur des machines plus réduites, les midframes. Des machines en vogue auprès des entreprises désirant consolider leurs petits serveurs, (trop compliqués à administrer) avec un niveau de puissance et de fiabilité accru. “Il est toujours plus facile d’alléger une architecture pour l’adapter à un besoin de puissance plus limité que de monter en puissance”, explique Éric Taillard. IBM capitalise ici sur son offre processeur à 64 bits Power4, déclinée pour l’occasion en une version ” plus ” (lire encadré). Pour réduire encore les coûts, le constructeur introduit un conditionnement du processeur de type SCM (Single-chip module, monoprocesseur à double coeur) moins cher à produire qu’un conditionnement de type Multi-chip module, utilisé jusqu’ici et offrant une évolutivité de deux à huit processeurs par serveur pSeries 650. IBM mise par ailleurs sur son OS Unix AIX (version 5.2), qui confère au pSeries 650 des capacités de partitionnement logique et dynamique des ressources, une évolution de la capacité de traitement à la demande, et même la combinaison des deux pour activer un processeur de réserve en cas de défaillance. Parallèlement, IBM parie sur Linux, qu’il propose désormais en standard sur ses pSeries, en affirmant vouloir le doter de 95 % des fonctions d’AIX d’ici à 2004.

Une stratégie risquée

Mais IBM a affaire à forte partie sur ce segment face, tout d’abord, à Sun. Celui-ci a tiré parti de son avance sur le marché des midframes avec ses serveurs Sun Fire V3800 et V880, jusqu’à s’imposer en volume sur les systèmes 64 bits de type huit voies, tous OS confondus (source IDC). “Sun a misé uniquement sur les volumes et ceux-ci ont été divisés par deux. De plus, le Gartner indique que seuls Power4 et IA-64 seront encore là dans deux ans”, argumente Éric Taillard. Autre rival : l’Itanium 64 bits du couple Intel/HP. Intel compte reproduire en 64 bits ce qui a fait le succès de l’architecture Intel 32 bits : une puce produite en volume, soutenue par les principaux constructeurs et éditeurs du marché, et assurant une compatibilité binaire minimale avec les logiciels 32 bits d’Intel. “La famille Itanium exploite une architecture novatrice, contrairement à la famille Power qui doit recourir à des artifices technologiques pour monter en puissance”, relève Régis Nottet, directeur marketing infrastructure de HP-Compaq. Un argument qui n’ébranle pas IBM, lequel ne portera d’ailleurs pas AIX sur l’Itanium. Le constructeur, qui joue ici la stratégie du choc frontal avec ses rivaux, admet qu’il a “une chance sur deux de gagner son pari”. Une chance liée à l’adoption rapide ou non de l’Itanium, qui reste encore confidentielle faute d’applications et ce, malgré l’arrivée de l’Itanium 2.

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Stéphane Reynaud