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IBM fait la part belle à Linux

Le constructeur va investir 200 millions de dollars en Europe sur Linux. Toutes ses plates-formes tourneront bientôt sous ce système d’exploitation. L’ensemble de son offre logicielle est portée ou en cours de portage.

Toutes les divisions d’IBM s’engagent résolument vers Linux. Le constructeur livre désormais des postes de travail et des serveurs Intel préchargés avec Linux. Son offre logicielle est presque entièrement portée sur ce système d’exploitation, lui-même certifié sur à peu près toutes ses plates-formes. Enfin, 200 millions de dollars (1,4 MdF) vont être engagés sur quatre ans en Europe pour mettre en place des centres de développement et de compétence.
Comme Dell et quelques autres constructeurs plus ou moins opportunistes, IBM va livrer certains modèles de sa gamme de serveurs Intel préchargés avec Linux. Si les distributions principales (Caldera, Red Hat, SuSE et TurboLinux) sont certifiées sur ses Netfinity, IBM pousse SuSE Linux en Europe. SuSE qui, par ailleurs, fait tourner sa distribution aussi bien sur RS/6000 que sur S/390, et prévoit de l’étendre, avant la fin de l’année, à AS/400. En revanche, c’est la distribution Open Linux eDesktop, de Caldera, qui a été retenue pour équiper certains des portables ThinkPad en standard.
Reste qu’IBM ne se focalise pas sur le matériel. Le portage de ses logiciels sur Linux a débuté fin 1998, avec sa base de données DB2. “Nous avons constaté un engouement certain pour cette version, avec cinquante mille téléchargements en trois mois”, souligne Manuel Guerrero, responsable du marketing logiciel Windows NT/2000 et Linux chez IBM. Et, maintenant, VisualAge Java, WebSphere et Domino sont disponibles sur Linux. De sorte que Big Blue lancera bientôt, pour les PME, un équivalent à la suite logicielle IBM Small Business Suite pour Windows NT sur Linux. Par cette attitude volontariste, la firme vise à se positionner en fournisseur majeur de solutions logicielles pour les structures hébergeant des sites Web – Manuel Guerrero estime que 65 % des sites Web sont équipés du couple Apache et Linux – et à mieux suivre la forte croissance de Linux sur le marché des serveurs applicatifs et de bases de données. Dans ce domaine, elle trouvera sur sa route d’autres grands éditeurs, tel Oracle avec son serveur d’applications iAS et son SGBD Oracle 8i.
Sur le plan économique, IBM reste circonspect. “Pour le moment, nous n’avons pas encore de prévisions de ventes, mais nous fondons de gros espoirs sur Linux : il y a eu plusieurs milliers de téléchargements de WebSphere Linux “, affirme ainsi Manuel Guerrero.
IBM ne laisse, bien sûr, pas tomber Windows NT/2000, mais c’est Linux qui a le vent en poupe. “Aujourd’hui, les interfaces graphiques disponibles sont à la hauteur de Windows. La barrière de complexité n’existe plus. De plus, Linux est plus performant, plus stable et plus fiable que NT, à matériel égal, et le rapport qualité/prix est correct “, affirme Manuel Guerrero. Et le constructeur d’enfoncer le clou. Contribuant déjà au développement de briques technologiques pour Linux dans le cadre de sa participation à Linux Standard Base, il est en train de rendre disponible sous Linux ses technologies matérielles et logicielles X-Architecture, issues de ses mini et grands systèmes (AS/400, RS/6000, mainframe), qui lui permettaient jusqu’alors de différencier ses serveurs Netfinity dans la jungle des serveurs Intel

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Pierre Landry et Claire Rémy