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IBM et Cloud Temple lancent une plateforme IA dans un cloud « souverain »

L’un, IBM, apporte sa plateforme d’IA, watsonx, l’autre, Cloud Temple, son cloud certifié SecNumCloud – un label qui garantit « la sécurité et la souveraineté des données ». Le partenariat permettra aux entreprises ou aux administrations de développer des applications d’IA dans un environnement sécurisé, annoncent les deux sociétés ce jeudi.

Une IA générative qui opère dans un cloud sécurisé : voilà ce qu’annoncent, ce jeudi 3 octobre, le groupe informatique américain IBM et le fournisseur de cloud français Cloud Temple. Watsonx.ai, la plateforme IA de la multinationale américaine, est désormais disponible sur l’infrastructure en nuage labellisée « SecNumCloud » de Cloud Temple.

Ce label de cybersécurité le plus élevé en France – un graal pour les fournisseurs de cloud – permet notamment de se mettre à l’abri des lois extraterritoriales américaines et chinoises – un atout pour les administrations ou les entreprises qui gèrent ou génèrent des données sensibles ou stratégiques.

Le SecNumCloud, la caution « sécurité » délivrée par l’Anssi

Watsonx.ai permettra ainsi de « déployer des applications d’intelligence artificielle à l’échelle de l’entreprise, tout en offrant aux clients la sécurité et la souveraineté des données » avec le label SecNumCloud de Cloud Temple, détaille le communiqué de presse.

La société française a reçu cette qualification en 2022 pour sa couche IaaS et en 2024 pour son offre PaaS – dans le cloud, il existe trois couches : iaas pour « Infrastructure as a Service », PaaS pour « Platform as a Service », et Saas pour « Software as a service ».

Avec cette nouvelle offre, Cloud Temple et IBM visent le secteur public, les organisations ou entreprises qui gèrent des données sensibles ou stratégiques, mais aussi la finance, et tous ceux qui ont « besoin de visibilité en sécurité et de tiers de confiance », souligne Christophe Lesur, à la tête de Cloud Temple.

Ce n’est pas la première fois qu’une IA générative est déployée dans des environnements très sécurisés. En juin dernier, Outscale (Dassault Systems), un autre clouder français, annonçait proposer les systèmes d’IA de Mistral AI, la pépite française de l’IA, dans son cloud SecNumCloud.

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Le choix d’IBM pour ses garanties juridiques et sa plateforme

Cloud Temple, a, pour sa part, fait le choix de s’allier avec IBM, la multinationale américaine. En partie parce que « IBM, qui a développé une plateforme d’IA générative, Watsonx, garantit d’un point de vue juridique et légal que le modèle peut être utilisé sans qu’il n’y ait aucune violation de propriété intellectuelle. Et ça, c’est un des points importants pour un certain nombre de clients », explique Christophe Lesur, son directeur général.

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Mais attention, cela ne signifie pas que Watsonx est qualifié par l’Anssi, précise l’homme à la tête de la société française. Cela reste « un logiciel qui s’exécute dans une “bulle” SecNumCloud. Et le socle d’exécution, c’est la plateforme OpenShift – une plateforme Red Hat, qui, elle, est qualifiée par l’Anssi ». 

Mais surtout, c’est la plateforme en elle-même qui a fait pencher la balance. « L’idée ce n’est pas de dire, (sur mon cloud NDLR) j’ai tel GPU, j’ai Mistral AI, Llama ou je ne sais quel autre modèle open source, et débrouillez-vous ». Car en matière d’IA générative, les utilisateurs sont parfois perdus, et les malentendus sont légion.

« On a besoin d’avoir des plateformes qui vulgarisent »

Comme lorsqu’« un client veut mettre en place un chatbot pour aller chercher des données », expose Christophe Lesur. Or, l’IA générative est faite pour « générer des scripts, du code logiciel, des plans, des analyses, du texte, du résumé », des plans d’action. Pas pour chercher une aiguille dans une botte de foin. Même chose « si vous demandez au meilleur LLM aujourd’hui d’écrire un livre de 150 pages, d’un coup. Au bout de 30 pages, il va s’arrêter. Parce qu’il n’en est pas capable », poursuit le dirigeant de Cloud Temple.

« Et ça, ce sont des choses que la plupart des clients ignorent. On a besoin d’avoir des plateformes qui vulgarisent tous ces sujets, qui accompagnent in fine l’utilisateur, et c’est ce que fait watsonx », indique le directeur général du clouder français. Sur la plateforme, plusieurs modèles d’IA open-source et commerciaux sont possibles. Lequel choisir pour mon besoin, sous quelle version ? « L’intérêt de la plateforme », estime le dirigeant, « ça va être de pouvoir répondre à la première question du bon modèle, pour le bon problème ».

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Stéphanie Bascou