Le choix de ne plus reconduire laccord technologique entre les deux sociétés est étonnant. Il survient alors qu’Oracle vient de redévelopper son offre décisionnelle pour contrer un Microsoft en pleine expansion avec son moteur
Olap Analysis Services.Big Blue abandonne ainsi la seule solution susceptible de lui permettre de contrer ses deux principaux concurrents. Depuis neuf ans, en effet, IBM commercialise une version légérement remaniée d’Essbase, baptisée DB2 Olap Server, dont la première particularité est de porter le moteur
Olap sur des plates-formes non couvertes par Hyperion. A savoir zSeries et AS/400.Désormais démuni du serveur Olap d’Hyperion, IBM ne dispose d’aucune alternative. Sa seule technologie d’analyse multidimensionnelle, Cubeviews, ne peut rivaliser avec celles d’Oracle, de Microsoft ou
d’Hyperion. Même si IBM entend l’enrichir, Cubeviews restera toujours un moteur Rolap (Relational Olap), et donc limité à un stockage relationnel qui ne peut offrir les performances d’un véritable moteur
multidimensionnel.
Migration forcée en moins de deux ans
Résultat : les clients actuels de DB2 Olap Server n’ont qu’une seule option : migrer vers Essbase, et vite. La fin du support est prévue pour janvier 2007. Certains grands comptes dans le monde des banques et des
assurances ayant déployé le moteur d’analyse multidimensionnel dans le cadre d’applications financières colossales sur zSeries auront donc moins de deux ans pour changer de plate-forme.‘ Essbase reste le produit de remplacement le plus évident pour DB2 Olap Server, confirme Richard Wozniak, directeur marketing de la division Business Intelligence Marketing
d’IBM. Pour les clients depuis plus de trente-six mois sur zSeries, nous assurerons la migration gratuitement vers une plate-forme distribuée, gérée par Hyperion. ‘ Une chance que les zSeries gèrent
Linux !Sinon, IBM perdrait aussi ses clients mainframes ! Les utilisateurs d’AS/400, en revanche, devront assurer la migration vers un Essbase sur Windows ou Linux sur AS/400 à leurs frais. A moins
qu’ils ne préfèrent la version proposée par SPSS (d’origine Showcase).
Hyperion dans le giron d’IBM ?
Côté Hyperion, on n’est pas préoccupé par cette rupture de partenariat : ‘ A l’échelle de la France, cela représente à peine 5 % de clients supplémentaires, pour lesquels nous assurions
déjà, de toute façon, le support de second niveau ‘, explique Jocelyn Bourèche, directeur partenaires France d’Hyperion. L’éditeur travaillera désormais avec IBM BCS pour les intégrations, et non plus IBM
Software, division qui assurait la commercialisation de DB2 Olap Server, et dont les marges commerciales étaient moins intéressantes que celles d’IBM BCS.Reste que l’on a du mal à croire qu’IBM continuera indéfiniment à faire cadeau de ses clients à Hyperion. D’autant que son intérêt pour le marché du décisionnel ne faiblit pas.Ces deux dernières années, il a investi lourdement dans
l’achat d’Ascential, spécialiste de l’alimentation des datawarehouses, et dans celui d’Alphablox, éditeur de logiciels décisionnels disposant, en outre, de
l’un des connecteurs les plus performants pour Essbase. Une nouvelle acquisition pour se doter d’un moteur Olap n’est donc pas à exclure. Et le meilleur du marché est… celui d’Hyperion.
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