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IBM accroît la densité de stockage

La technologie SAMM, dédiée aux disques durs, consiste à faire réagir chimiquement des particules magnétiques de quelques milliers d’atomes

Atteindre des capacités de stockage sur disque magnétique cent fois supérieures à celles qui existent actuellement, tel est le résultat obtenu par les laboratoires d’IBM. La technologie (Self Assembling Magnetic Material (SAMM) est le fruit des recherches menées depuis quatre ans sur les nanotechnologies magnétiques dans les laboratoires du constructeur. Pour atteindre une telle densification, les chercheurs devaient obtenir un meilleur contrôle du comportement des particules magnétiques d’un disque. En effet, les densités obtenues avec les technologies actuelles arrivent à un seuil limite en raison de l’instabilité des particules.

Reconstituer un processus existant dans la nature

Pour y remédier, IBM fait s’auto-assembler des particules magnétiques de l’ordre de 4 nanomètres de diamètre par une simple réaction chimique. Ces nanoparticules résultent de la combinaison de molécules de carbonate de fer et d’acétyle acétone de platine. Une réaction chimique naturelle permet aux molécules de fer et de platine de se séparer de leurs segments organiques et de s’agréger sous forme de particules sphériques (alliage fer-platine). Ces nanoparticules sont ensuite recouvertes d’une couche protectrice, qui assure une disposition régulière et ordonnée des molécules. Elle garantit aussi l’indépendance de chacune d’elles dans la structure d’ensemble. Par chauffage, la couche protectrice se mue en un enrobage de carbone rigide, qui verrouille la disposition des molécules. Ce réchauffement provoque aussi la mutation de chaque particule, les atomes de fer et de platine se réarrangeant pour permettre la conservation d’un état magnétique donné. Ces particules sont deux fois plus petites que les grains magnétiques actuels, mais surtout dix fois plus uniformes sur le plan de la taille et donc plus faciles à lire.Avec cette technologie, IBM dame le pion à HP, Samsung et autres, qui procèdent à des recherches similaires. Mais pour l’exploiter industriellement, IBM devra résoudre des problèmes, tels que la stabilité chimique du matériau dans le temps ou les coûts liés à la modification des processus de fabrication.

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TÉPHANE REYNAUD