Lancé commercialement en octobre 1999, le site d’enchères grand public iBazar est devenu une référence du web français en quelques semaines. Trois mois de communication off line intensive (on se souvient de la publicité TV avec la fameuse Simone) ont en effet suffit à séduire 250 000 membres en France. L’expansion européenne du site l’amena à recruter jusqu’à 2,5 millions d’internautes en Italie, en Espagne, au Benelux, au Portugal et au Brésil.Techniquement, iBazar est parti de peu et a dû croître à toute vitesse face au succès rencontré. “Nous avons démarré avec 2 PC taïwanais “, se rappelle Henri Moissinac, directeur technique du site. “16 mois plus tard (et une présence dans 8 pays), nous comptions plusieurs dizaines de serveurs applicatifs en batterie, ainsi que des clusters de bases de données afin d’assurer la charge de plusieurs dizaines de milliers d’internautes connectés simultanément (de 30 000 à 70 000 utilisateurs en moyenne, à chaque instant de 20 heures à minuit).”
Pourquoi vendre en pleine ascension ?
Puis en 2001, la star française du web est vendue au géant américain eBay, alors que ce dernier avait timidement mis en ligne son site français en septembre 2000. Grégory Boutté, directeur général d’eBay, souligne la complémentarité des deux entreprises : “En Europe, il existait très peu de recouvrement entre iBazar, absent du Royaume-Uni et de l’Allemagne, et eBay, principalement implanté dans ces deux pays. Un plan social a bien eu lieu, mais il n’a concerné que les équipes techniques ; la plate-forme européenne est désormais hébergée sur les serveurs d’eBay, aux États-Unis.”Créée avant celle d’iBazar, la plate-forme d’eBay offrait en effet davantage de fonctionnalités, tel l’achat immédiat. C’est pourquoi iBazar a migré l’ensemble de ses sites sur la plate-forme américaine.“La migration effective des données, s’est déroulée en plusieurs échanges d’informations entre équipes techniques, et a duré environ 3 mois. Côté utilisateur, le basculement s’est effectué en une seule nuit. Ce moment clé a été préparé environ 1 mois à l’avance, explique Henri Moissinac. L’essentiel du travail de migration a consisté à développer et à adapter certaines fonctions afin que la communauté passe d’iBazar à eBay sans perdre ni ses repères ni ses habitudes. Côté iBazar, il a fallu adapter le site, son look et ses fonctions, en particulier les aspects payants, pour ressembler au mieux à eBay. Côté eBay, nous avons dû concevoir des sites dans les pays où l’entreprise n’était pas encore présente et compléter ceux existants.”
Fusion de 2 modèles économiques
Bien que ces deux sites répondent aux mêmes besoins, ils s’appuient sur des modèles économiques différents. Alors que iBazar a recruté ses internautes via la publicité off line et axé son modèle de rémunération sur les bandeaux publicitaires, son allié américain mise sur un recrutement via bandeaux et se rémunère en prélevant une commission sur les ventes effectuées en ligne. Des compétences complémentaires qui ne seront pas de trop pour affronter le-crise !
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