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IA, Vision Pro, géopolitique : Apple ne cache pas les risques pour sa rentabilité

Comme toutes les entreprises, Apple ne se présente au grand public que sous son meilleur jour : vous ne trouverez pas mieux ailleurs, et tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais les investisseurs ne portent pas de lunettes roses. En tant que société cotée en Bourse, l’entreprise se doit d’être transparente sur les défis et les obstacles qui pèsent sur sa santé, et le constructeur a été plutôt prolixe dans sa dernière communication.

Comme chaque année à l’occasion de la publication de son rapport financier réglementaire 10-K, Appleliste les défis auxquels l’entreprise fait face. Cette analyse des risques détaille les facteurs susceptibles de compromettre la rentabilité et la stabilité du groupe. Il y a par exemple la concurrence qui fait pression sur les marges, les taux de change, la chaîne d’approvisionnement : du classique pour un 10-K.

Les risques grignotent les marges

Comme le relève le Financial Times, Apple a été plus directe et plus précise cette année sur les risques, en particulier géopolitiques : les conflits internationaux et les tensions peuvent affecter les fournisseurs, particulièrement en Chine qui se fait de plus en plus menaçante sur Taïwan (TSMC y est basé). Le constructeur pourrait être forcée de modifier ses opérations, ce qui augmente les coûts.

Dans un domaine connexe, les réglementations antitrust peuvent aussi peser sur la rentabilité de l’entreprise, sur l’App Store et les relations commerciales. Le DMA (règlement sur les marchés numériques) est nommément cité, mais aussi la pression réglementaire accrue aux États-Unis.

Les nouvelles technologies, à commencer par l’intelligence artificielle et la réalité mixte, présentent aussi des risques pour la rentabilité. Ces deux secteurs nécessitent de lourds investissements et pourraient ne pas offrir d’aussi généreuses marges que sur l’iPhone ou les services.

Le lancement de nouveaux produits — comme le Vision Pro — entraîne des coûts de production plus élevés, ils doivent aussi faire leur preuve auprès des clients et dans le cas du casque, ce n’est pas forcément gagné. Apple relève aussi que la dépendance aux licences et aux technologies tierces l’expose à des risques d’augmentation des coûts ou des litiges​.

Il ne faut malgré tout pas trop s’en faire pour l’entreprise. La marge brute était de 33 % en 2007 (lancement du premier iPhone) et elle s’est maintenue à plus de 38 % durant la dernière décennie. Apple a les reins suffisamment solides pour faire face à des vents contraires.

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Source : FT


Mickaël Bazoge