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IA, subvention des terminaux : quand le patron d’Orange tâcle Google et Free

Dans une interview, le patron de l’opérateur historique n’hésite pas à dire que l’intelligence artificielle d’Orange dépassera toutes celles déjà disponibles, dont l’Assistant Google. Il s’attaque aussi à Xavier Niel, un peu trop confiant sur la fin du modèle de subventions de smartphones, selon lui.

Avant d’être reconduit pour un troisième mandat consécutif à la tête de l’opérateur le 4 mai prochain, Stéphane Richard est à l’offensive. Dans une interview accordée au Parisien, il en dit un peu plus sur la prochaine enceinte intelligente d’Orange et répond à Xavier Niel concernant les subventions mobiles.

Face à Google et bientôt Amazon et Apple, Orange dégainera Djingo à l’automne. Conçue en partenariat avec Deutsche Telekom, l’enceinte sera disponible en deux versions : grande et petite, à la manière du Home et du Home Mini de Google. « On le réveillera par “OK Djingo” et on pourra lui demander de lancer la télé, envoyer un SMS, commander des courses, trouver un hôtel pas cher à Londres », précise Stéphane Richard.

Son prix sera « bien inférieur à 300 euros », explique-t-il également. L’évocation de ce seuil assez élevé laisse penser qu’il ne soit donc pas aussi bon marché que les modèles de Google et d’Amazon et qu’il lorgne plutôt le HomePod d’Apple.

Orange plus fort que Google ?

Mais surtout, le PDG n’hésite pas à placer la barre très haut en matière de performances : « Le système d’IA intégré sera nettement plus performant que ce qui existe, sur la reconnaissance de la parole, sur le délai de réaction ». Quand on sait combien il est difficile de créer une intelligence artificielle digne de ce nom, ces propos peuvent paraître présomptueux. On jugera cela sur pièce lorsque l’assistant sera disponible à l’automne, comme cela avait annoncé pour la première fois en février dans les colonnes de Libération.

En attendant, les clients à Orange Bank peuvent déjà tester Djingo au sein de l’application dédiée au service financier de l’opérateur. Selon Stéphane Richard, 55 % des sollicitations des clients sont réglées sans intervention humaine, contre 30 % au moment de son lancement il y a quatre mois.

Tout le monde n’a pas les moyens de Xavier Niel

En plus d’être un laboratoire pour IA, Orange Bank pourrait également être bien utile au groupe lorsqu’il s’agira de vendre prochainement des smartphones. En mars dernier, la Cour de cassation donnait finalement raison à Free qui avait attaqué SFR en 2012, considérant que les terminaux subventionnés étaient avant tout des crédits à la consommation déguisés. Une décision qui avait incité Xavier Niel à appeler les millions de d’abonnés engagés à venir chez Free.

« De là à dire que le subventionnement des mobiles c’est fini, Xavier Niel va un peu vite », explique Stéphane Richard. « Je m’étonne que, se présentant comme un Robin des bois, il fasse obstacle à cette facilité de paiement qui permet à beaucoup de gens d’avoir un smartphone. Tout le monde n’a pas ses moyens ! », conclut-il d’une pique.

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Jean-Sébastien Zanchi