Albert Saniger, le CEO de la startup Nate, a été inculpé par la justice américaine pour fraude financière. Sa faute : il est accusé d’avoir trompé les investisseurs en exagérant les capacités IA de son application d’e-commerce, et le mot est faible ! Sa technologie promettait de simplifier les achats en ligne avec l’aide d’une intelligence artificielle capable de finaliser une commande d’un seul clic.
La supercherie de Nate
Un rêve pour les sites de commerce en ligne, et un soulagement pour les consommateurs compulsifs qui n’en peuvent plus des ultimes étapes d’une commande qui peut capoter à tout moment. Fondé en 2018, Nate a levé plus de 50 millions de dollars de fonds (dont 38 millions en 2021). Dans sa communication aux investisseurs, Albert Saniger fait valoir une IA propriétaire conçue pour exécuter automatiquement les achats à la place des utilisateurs.
Sauf que voilà : cette fameuse IA ne serait autre que des équipes humaines basées aux Philippines, qui terminent les transactions à la main, de manière traditionnelle, en se faisant passer pour des robots !
D’après l’acte d’accusation du ministère américain de la Justice, Albert Saniger aurait volontairement caché l’absence d’automatisation en verrouillant l’accès aux données internes et en évoquant des « secrets commerciaux » pour justifier son opacité. Nate a pourtant commencé à développer ses propres bots en 2021, mais ces derniers ne représentaient qu’une part infime du processus qui restait toujours largement dépendant de la main d’œuvre humaine.
Le juge en charge du dossier dénonce une fraude qui « nuit aux véritables innovations en IA » en détournant les financements vers des projets trompeurs. Le FBI évoque quant à lui une « illusion technologique » soigneusement orchestrée. Ça pourrait coûter très cher au CEO, citoyen espagnol vivant à Barcelone. Les chefs d’inculpation — fraude boursière et fraude électronique — sont en effet passibles de 20 ans de prison chacun.
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Source : DoJ