L’une est magique, l’autre se contente de procurer un effet « waouh ». Dans les habitacles des voitures, les boutons physiques qui permettaient de réaliser des actions en un rien de temps, sans même quitter la route des yeux et sans risquer de se tromper sur le niveau de pression utilisé, ont laissé place à des commandes tactiles plus complexes, souvent cachées à travers de multiples menus sur un écran, ou présentes sur un volant, au risque que nous cliquions dessus par mégarde.
Suivant la stratégie du tout tactile de Tesla pour garantir l’effet « waouh » à leurs clients (et réaliser quelques économies aussi), les constructeurs automobiles ont perdu le goût à la magie des boutons physiques, rivalisant d’efficacité, simple, et particulièrement sécuritaire. Si la presse automobile s’en est toujours offusquée, il a fallu un peu plus de temps à la clientèle pour mesurer le manque d’intérêt, et d’autant plus aux marques pour accepter de revenir en arrière.
Hyundai recule sur le tactile
Chez Hyundai, la prise de conscience est pourtant en bonne voie. Lors d’une récente interview accordée au Korea JoongAng Daily, le vice-président de Hyundai Design North America, Ha Hak-soo reconnaissait « que les gens deviennent stressés, agacés et furieux lorsqu’ils veulent contrôler quelque chose en cas de besoin, mais qu’ils n’y parviennent pas ». Un classique avec les commandes tactiles, cachées derrière de multiples menus d’un logiciel d’infodivertissement.
C’est en suivant cette idée que Hyundai a dévoilé une version restylée pour 2025 de sa Ioniq 5, avec davantage de boutons à bord. Mais selon le constructeur, les habitacles de ses voitures retrouveront bien plus de boutons physiques encore.
Des boutons physiques, vraiment ?
« Nous avons également essayé d’ajouter des commandes tactiles, et les gens n’ont pas aimé cela », expliquait le responsable, alors que Hyundai, qui n’est pourtant pas le pire en la matière, mais qui a prouvé avec ses Ioniq 5 et ses Ioniq 6 que l’expérience numérique à bord n’était pas un succès. À l’avenir, Hyundai cherche pourtant à développer une interface numérique où l’écran disparaîtra pour laisser place à une projection sur le pare-brise, comme le constructeur sud-coréen le présentait à la Display Week 2024 à San Jose (Californie).
Ce futur pare-brise holographique aura comme intérêt de ne plus laisser le conducteur quitter la route des yeux, et Hyundai pourra donc proposer une visibilité sur l’extérieur plus grande, sans être gêné par un module d’écran placé derrière le volant. Il permettra d’afficher l’ensemble des programmes que l’on peut retrouver sur un écran, du multimédia à la navigation.
Pour les commandes, elles ne seraient donc pas tactiles, mais pas seulement physiques. Hyundai a en effet mentionné son intérêt de développer son pare-brise holographique avec un contrôle par la voix. Histoire de ne pas interrompre une conversation, l’alternative serait alors de passer par les gestes, une piste de développement qui rappelle les berlines BMW. Le système doit être au point pour 2027, année où Hyundai se voit de lancer des voitures disposant d’un tel système.
EuroNCAP, chargé de la réalisation des crash-tests en Europe pour évaluer de la sécurité active et passive des nouveaux véhicules, devra s’aligner, pour juger de l’intérêt de ces nouveaux systèmes. Au mois de mars dernier, l’organisme expliquait qu’il allait revoir ses critères de notation en 2026, et se pencher pour l’occasion sur les commandes tactiles et les interfaces numériques des nouveaux véhicules, quitte à en pénaliser un bon lot pour leur manque de simplicité et l’augmentation des risques sur la route qui en découle.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : InsideEVs
Je salue ici l’intelligence de Mazda, chez qui l’écran n’est tactile qu’à l’arrêt. Une fois la voiture en mouvement, on ne pilote l’écran que via une molette très bien conçue. Ceci ne demande généralement de quitter la route des yeux que durant une fraction de seconde. Les commandes de chauffage, ventilation, climatisation, restent des commandes physiques. Le passage entre les différents modes d’écran (radio, communication, GPS) s’effectue aussi à l’aide de touches qui tombent sous la main sans quitter la route des yeux.
Je ne compte plus le nombre de conducteurs que je croise, au volant de véhicules soi-disant “premium”, en train de conduire en regardant le milieu de leur tableau de bord au lieu de regarder la route.
Il y a sans doute un lien avec le fait que pas un jour ne se passe sans que les infos routières ne fassent état d’un accident qui provoque des dizaines de minutes de retard sur le chemin du travail.
Merci aux constructeurs irresponsables (souvent allemands à la base) qui nous ont bombardés de voitures soi-disant “technologiques”.