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Hyperloop : un prototype du train futuriste bat un record de vitesse

La start-up Hyperloop One qui a réussi à atteindre 310 km/h sur 500 mètres… On reste encore très loin des performances supersoniques promises par les défenseurs de la technologie.

Hyperloop sera-t-il vraiment un jour un train supersonique ? Pour le moment, les différentes sociétés qui se sont emparées du projet n’ont pas encore prouvé sa faisabilité. Et leur capacité à transporter des voyageurs dans des tubes à plus de 1235 km/h, soit au-delà de la vitesse du son. Mais elles semblent s’en rapprocher tout doucement. La start-up Hyperloop One, qui s’est lancée la première dans la course, vient d’officialiser un record de vitesse accompli le 29 juillet dernier à Apex, dans le désert du Nevada, juste au nord de Las Vegas.

Il a atteint une vitesse de 310 km/h au bout de 300 mètres sur une distance totale de 437 mètres dans le tube d’essai DevLoop. Du coup, en extrapolant, Hyperloop One pense pouvoir atteindre une vitesse de 1000 km/h avec une distance de 2000 mètres. Mais gardons à l’esprit pour le moment que la société a juste prouvé qu’elle était capable de faire circuler un pod à la vitesse du TGV sur une toute petite distance. Elle reste toutefois dans l’optique d’une première mise en service en 2021.

De la lévitation à sustentation magnétique

Le prototype de tube, baptisé XP-1, ressemble à une immense baleine noire et bleue de plus de 8 mètres de long et 2,7 mètres de haut. Tout en aluminium et fibre de carbone. Il a été 4,5 fois plus vite que lors des derniers tests réalisés au mois de mai. Ce qui frappe, lorsque l’on regarde les différentes vidéos d’Hyperloop One, c’est le petit bruit caractéristique que fait le pod. Un son futuriste proche de celui d’un sabre laser.

Hyperloop One.

Pour le test de ce 29 juillet, le tube du XP-1 a été pressurisé au niveau d’un avion se situant à 60 000 km au-dessus de la mer. Rappelons qu’Hyperloop One mise tout sur la lévitation à sustentation magnétique, sur le modèle du Maglev japonais qui utilise des aimants supraconducteurs sur la voie et des bobines supraconductrices dans le véhicule. Un choix technologique dispendieux qui n’est partagé ni par Hyperloop Transportation, ni par Transpod.

Pourtant, l’un des dirigeants Shervin Pishevar a affirmé modestement sur le plateau de la chaîne CNBC qu’il préparait le moyen de transport “le plus rapide, le plus propre et le moins cher” de l’histoire. On notera au passage qu’Hyperloop One aime comparer sans cesse son projet aux exploits du pionnier de l’aviation Orville Wright.

Une première victoire après des déconvenues

Hyperloop One a parcouru du chemin depuis son premier test : il y a un an,  l’entreprise avait réuni la presse pour une démo décevante d’une minute à peine. Elle avait consisté à parcourir 50 mètres à 185 km/h et avait suscité beaucoup de scepticisme.

Depuis, les ingénieurs de la start-up ont développé pas moins de 500 moteurs dans l’usine dédiée de Metalworks pour réaliser de très nombreux tests. Ces derniers sont désormais rendus publics après-coup. Plus question d’endurer en direct une mauvaise surprise.

Hyperloop One a du aussi se remettre du départ en très mauvais termes de l’un de ses fondateurs et investisseurs, également directeur technologique : Brogan BamBrogan.  Ce dernier a été congédié et a depuis créé sa propre société rivale Arrivo Loop. Pour parfaire le tout, il a attaqué en justice ses anciens partenaires qui le poursuivent également.

Les dirigeants restants ont du parcourir le monde à la recherche de nouveaux financements comme la SNCF et de potentiels partenariats avec des villes et des pays. Les Emirats arabes unis, la Finlande, la Suède, les Pays-Bas, la Suisse, la Russie et la Grande-Bretagne seraient intéressés, ainsi qu’une douzaine de régions aux Etats-Unis.

Un prochain concours dédié à la vitesse

La société veut maintenant se concentrer sur les problèmes pratiques d’utilisation, sans chercher davantage dans l’immédiat à augmenter la vitesse. Ce qui ne va pas dans le sens d’Elon Musk qui est à l’origine du projet Hyperloop sans toutefois le développer lui-même. Pour accélérer le développement de prototypes fonctionnels et encourager l’innovation sur ce sujet, il s’est mis en tête d’organiser des concours Hyperloop sur des thèmes précis et auxquels peuvent prendre part aussi bien des start-ups que des groupes d’étudiants. Le deuxième, qui se déroulera du 25 au 27 août, sera dédié à la vitesse et se tiendra à Hawthorne, au siège de Space X en Californie.

Comme on l’apprend dans le tweet ci-dessus, 24 équipes composées de plus de 600 étudiants s’affronteront. Certaines entreront en piste pour la première fois, d’autres se sont déjà illustrées dans l’édition précédente. La grande question est de savoir maintenant si l’une d’elles parviendra à faire mieux qu’Hyperloop One.

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Amélie Charnay