Quand Elon Musk a officialisé son projet open source de train supersonique Hyperloop, beaucoup d’Américains se voyaient déjà parcourir la Californie à la vitesse de l’éclair dans un train cylindrique futuriste. Ce rêve a peut-être du plomb dans l’aile, même si l’idée prend forme.
Parmi les trois groupes travaillant sur le sujet, la start-up Hyperloop Technologies semble la plus avancée. Elle vient de boucler un premier tour de table de 8 millions de dollars qui vont servir à l’ingénierie de départ et au design. Il faudra ensuite 80 millions de dollars supplémentaires pour construire et exploiter la piste d’essai évoquée par Elon Musk au mois de janvier dernier.
Priorité au transport de marchandises
Seulement le projet se heurte à un problème : obtenir auprès de chaque ville d’étape visée un droit de passage pour construire des tronçons alors que leur espace est déjà congestionné. Le transport de passagers ne pourrait donc plus être la priorité d’Hyperloop Technologies. Avec ce contre-temps tombe aussi le rêve de relier San Francisco à Los Angeles en 30 minutes, selon Forbes qui a rencontré l’équipe d’Hyperloop Technologies. Hyperloop s’orienterait désormais vers le fret, le transport de marchandises. Un premier tronçon pourrait ainsi relier le port de Los Angeles à la ville de Las Vegas.
Mais ce ne serait pas le seul renoncement. Elon Musk rêvait d’énergie propre et de panneaux solaires tout le long du tube. Sauf que cela n’aurait pu suffire à alimenter le train qui aura besoin du réseau électrique, et donc des centrales thermoélectriques au charbon encore nombreuses aux Etats-Unis et que les géants de la high tech tentent de chasser de leur empreinte écologique. Beaucoup d’autres problèmes techniques restent à régler. Une partie dévolue à Brogan BamBrogan, un ingénieur de Space X qui vient d’être nommé directeur général d’Hyperloop Technologies.
Comme lui, les membres du conseil d’administration sont des proches d’Elon Musk et des stars de la Silicon Valley ou des lobbies politiques. On trouve ainsi Shervin Pishevar, président d’Hyperloop Technologies, qui est aussi directeur du management de la société de capital-risque Sherpa Ventures. C’est d’ailleurs lui qui devrait financer une bonne moitié des premiers 80 millions de dollars requis, une fois qu’il aura obtenu un peu de liquidité grâce à une éventuelle entrée en bourse d’Uber.
Il y aussi Peter Diamandis, fondateur de la fondation X Prize, de l’Université de la Singularité et de Human Longevity. Une présence qui s’explique par la révolution que pourrait introduire ce nouveau moyen de transport. Shervin Pishevar déclare ainsi à nos confrères de Forbes : « Nous assistons à la fin d’une civilisation et au début d’une autre, et cette infrastructure de transport que nous construisons est le début de ce nouveau maillage ». Citons également la présence de Jim Messina, le député démocrate qui a dirigé la seconde campagne de Barack Obama et n’est sans doute pas là par hasard. Le Président américain a eu droit à une présentation détaillée du projet, car un chantier de cette taille a besoin d’un appui de cette envergure…
Hyperloop Technologies vient de mettre en ligne son site officiel et annonce recruter plus de 20 postes plutôt pointus techniquement.
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Source :
Forbes
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