Des chercheurs de l’université de Deakin en Australie ont trouvé un nouveau moyen de transporter l’hydrogène… sous forme de poudre. Un processus à la fois plus simple, plus sécurisé et beaucoup moins énergivore que les méthodes actuelles.
L’énorme potentiel du stockage de l’hydrogène à l’état solide
Enjeu majeur pour la préservation de notre planète, la transition énergétique prend aujourd’hui plusieurs formes. Dans le domaine des transports, les véhicules électriques reposants sur des batteries lithium-ion sont pour l’instant privilégiés afin de réduire notre consommation en énergies fossiles. La fin annoncée des voitures thermiques en Europe n’est qu’un exemple de cette volonté.
Mais les accumulateurs électriques ont également leurs limites, notamment au niveau de leur capacité de stockage et du nombre de cycles de recharge. De son côté, l’hydrogène profite de caractéristiques intéressantes, comme une densité énergétique plus importante que les énergies fossiles ou l’électricité stockée dans des batteries. Pour ces raisons (et de nombreuses autres), beaucoup de pays, comme la France, voient l’hydrogène comme une solution prometteuse pour le futur.
Pourtant, l’hydrogène est aujourd’hui en grande partie extrait de gisements d’énergies fossiles, avec des méthodes d’extractions peu efficaces. Il faut aussi prendre en considération les violentes explosions que peut provoquer l’hydrogène au contact de l’oxygène et d’un catalyseur comme une étincelle électrique. Le tout rend cet élément chimique dangereux et donc coûteux à transporter. C’est là que l’hydrogène en poudre intervient.
Une extraction moins coûteuse et moins énergivore
Les chercheurs australiens ont trouvé le moyen de stocker l’hydrogène sous forme de poudre grâce à un procédé mécanico-chimique des plus intéressants. Pour « piéger » les gaz dans des poudres, une réaction chimique est déclenchée par des forces mécaniques utilisant un système de broyage à faible énergie. Un cylindre contenant des billes d’acier est mis en rotation pour que les billes écrasent les matériaux se trouvant à l’intérieur.
En utilisant une quantité de poudre précise et un certain niveau de pression du gaz, la réaction mécanique chimique se produit pour absorber le gaz dans la poudre. Le procédé permet de transporter cette poudre à température ambiante en toute sécurité. Le gaz peut ensuite être libéré selon les besoins en chauffant la poudre à une certaine température.
Les poudres utilisées, le nitrure de bore et le graphène, sont « très stables ». Les chercheurs précisent également que ces poudres ne perdent que « quelques pour cent » de leur capacité d’absorption à chaque cycle de stockage et de libération du gaz. Le professeur Ian Chen compare cette nouvelle méthode à celles utilisées aujourd’hui :
« Actuellement, l’industrie pétrolière utilise un procédé cryogénique. Plusieurs gaz apparaissent ensemble, donc pour les purifier et les séparer, ils refroidissent le tout à très basse température jusqu’à un état liquide, puis chauffent le tout. Différents gaz s’évaporent à différentes températures, et c’est ainsi qu’ils les séparent. »
Un processus très énergivore par rapport au système mécanique qui pourrait séparer les gaz d’hydrocarbures du pétrole brut en utilisant moins de 10 % de l’énergie nécessaire aujourd’hui.
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Source : Presse citron