« Bien sûr que nous pouvons être les leaders de la 6G ! », a déclaré ce matin le fondateur de Huawei Ren Zhengfei, lors d’une prise de parole retransmise en vidéo sur le web. Il a ajouté que la société avait commencé à étudier le sujet il y a déjà longtemps, en parallèle de la 5G. « Nous commençons tout juste à explorer le concept », a toutefois nuancé la président de la stratégie corporate du groupe Will Zhang, présent à ses côtés.
A Coffee With #RenZhengfei II is streaming live now from Huawei HQ. https://t.co/Q5ZB6yVgWo
— Huawei (@Huawei) September 26, 2019
The Beyond 5G
Des déclarations qui étonnent, alors que la 5G n’est pas attendue en France et dans la plupart des pays européens avant l’année prochaine. Pourtant, tous les industriels réfléchissent effectivement déjà au prochain standard. Ils n’osent pas encore prononcer le nom de « 6G », lui préférant pudiquement l’expression « the beyond 5G (B5G) ». Mais le calendrier est déjà connu, calqué sur les cycles des générations précédentes : un déploiement en 2030 et une phase de normalisation s’étendant de 2026 à 2028 environ.
Un atelier réunissant 70 experts s’est tenu au mois de mars dernier en marge d’un grand sommet organisé par l’Université d’Oulu en Finlande. Un livre blanc en a été tiré et publié ce mois de septembre. L’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) a également sorti un article spéculatif sur le sujet. Toutefois, le 3GPP, qui est chargé de normaliser les protocoles pour la téléphonie mobile, n’a encore ouvert aucune discussion.
Huawei a lancé une chaire de recherche avec l’école de télécoms Eurocom à Sophia Antipolis. Le géant chinois des télécoms n’est évidemment pas le seul sur ce terrain. Samsung a annoncé au mois de juin dernier que l’un de ses centres de recherche allait désormais se consacrer à la 6G. Qualcomm et Nokia commencent également à évoquer le sujet dans les conférences depuis cette année. Même Donald Trump y est allé de son petit tweet au mois de février.
I want 5G, and even 6G, technology in the United States as soon as possible. It is far more powerful, faster, and smarter than the current standard. American companies must step up their efforts, or get left behind. There is no reason that we should be lagging behind on………
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) February 21, 2019
Deux projets français de recherche sont lancés. NEXT5G avec le CEA Leti et l’IETR (Institut d’électronique et de télécommunications de Rennes) et Brave avec l’ANFR, la Centrale Supélec, encore le CEA Leti et la société Siradel qui appartient à Engie.
1 térabit de débit par seconde ?
Reste à définir le concept, ce qui n’est pas une mince affaire. Quelques pistes sont à l’étude. Comme une vitesse de connexion encore décuplée pour permettre d’atteindre un débit de 1 térabit par seconde par utilisateur contre 10 Gbit/s dans le meilleur des cas théoriques pour la 5G. Autre sujet de prospective, la localisation. « L’ambition serait de parvenir à une localisation précise à 10 cm en indoor et 1 mètre en outdoor près au lieu des 5 à 10 mètres actuels obtenus grâce à la triangulation. Nous étudions pour cela des techniques de propagation radio. Mais il va falloir aussi développer de nouveaux algorithmes de communication », nous explique Mérouane Debbah, directeur du laboratoire R&D en mathématiques et algorithmes de Huawei à Paris. La capacité de la 6G devrait également être boostée de manière à connecter encore davantage d’appareils par mètre carré et la latence réduite à 01 ms. Enfin, l’objectif serait de parvenir à réduire la consommation d’énergie en étant dix fois plus efficient, alors que les efforts dans ce domaine ont échoué dans le cadre de la 5G. Un impératif si l’on veut réduire les impacts de la téléphonie mobile sur l’environnement.
Source : le livre blanc de l’Université d’Oulu, l’article d’IEEE
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