C’est décidé, ARM continue d’être un allié de Huawei. Une prise de position qui peut paraître dangereuse à l’heure où le géant chinois n’est plus vraiment dans les petits papiers des Etats-Unis et des sociétés américaines, à commencer par Google.
Toutefois, ARM n’est pas américain mais anglais. Et il peut donc tout à fait continuer à commercialiser des licences à Huawei pour l’exploitation des technologies processeurs de calcul et graphiques (entre autres) qu’ARM conçoit. Si un flou juridique pouvait subsister, il a été entièrement dissipé par les équipes juridiques de la société britannique.
Selon un article de Reuters, les départements légaux de ARM ont déterminé que les architectures ARM v8 et v9 étaient bien d’origine anglaise et donc non concernées par les mesures américaines prises à l’encontre du géant chinois.
Comme le précise un porte-parole de ARM à Reuters : « ARM peut continuer de fournier des licences à HiSilicon [NDLR : la division qui conçoit et fabrique les processeurs Huawei, les Kirin] pour l’architecture ARM v8 ainsi que tous les autres brevets relatifs à la prochaine génération. Nous avons minutieusement étudié les licences et ces deux architectures ont toutes deux été créées au Royaume-Uni. »
Une décision salvatrice qui vient annuler celle prise en mai dernier. Pour rappel, ARM avait commencé à couper les ponts avec Huawei, invoquant des probabilités que certains brevets et licences puissent être partiellement d’origine américaine.
La compagnie a beau être basée au Royaume-Uni et être détenue par le groupe japonais SoftBank, elle est implantée dans plusieurs états des USA et ses bureaux américains sont aussi en charge du développement des technologies ARM.
Un rayon de soleil dans un ciel bien chargé
Huawei peut donc souffler. Il aurait été dramatique que les restrictions imposées par les autorités américaines touchent aussi ses processeurs Kirin et, par extension, tout son outil de production HiSilicon. Cela aurait remis en cause sa capacité à produire des smartphones également. Ou, à défaut, l’obliger à se fournir en partie chez ses concurrents pour demeurer dans la légalité aux yeux des Américains. Un surcoût énorme que Huawei, bien qu’en bonne santé financière, aurait sans doute eu du mal à absorber sans douleur.
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Cette paternité ARM reconnue comme anglaise permet au Chinois de continuer à plancher sur les successeurs du Kirin 990 par exemple, qui reposent tous sur des parties CPU à base de coeurs Cortex et des puces graphiques Mali, créations de ARM.
Huawei peut non seulement continuer à produire des puces, mais aussi…. des smartphones ! Ils sont toujours proposés dans le monde entier mais n’ont toujours pas le droit de proposer les services de Google.
Il doit donc continuer à plancher ardemment sur son OS maison, Harmony OS, s’il veut pouvoir recommencer à proposer un écosystème logiciel complet à ses utilisateurs et attendant que les restrictions imposées par les Etats-Unis soient levées. Il faut toutefois garder en tête que le chemin à parcourir sera encore long. Joy Tan, vice-présidente chargée des affaires publiques de Huawei, déclarait en fin de semaine dernière au Financial Times que Harmony OS n’était toujours pas un remplacement viable à Android.
Pour le moment, cela ne l’empêche toutefois pas Huawei de proposer de nouveaux terminaux, comme le prouvent les récentes annonces du Nova 5T ou du Honor 9X.
Source : Reuters
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