C’est à Münich que Huawei a choisi cette année d’effectuer le lancement international de ses nouveaux smartphones Mate. Cette gamme est importante pour le constructeur chinois car elle est généralement la première à embarquer son processeur de dernière génération – le Kirin 990, présenté au salon IFA de Berlin. Les Mate sont aussi une vitrine technologique, qui donne l’occasion à Huawei de montrer son savoir-faire en termes d’innovation, quelques mois en amont de la sortie du joyau de la marque, la série P.
Cette année, ce lancement revêt une importance particulière en raison des tensions commerciales qui opposent la Chine aux Etats-Unis. Les futurs smartphones de Huawei ont été interdits de services Google et les Mate sont les premiers de la liste à être confrontés à cette situation inédite. Certes, ils continueront de fonctionner avec Android (une version dite AOSP, entendez libre de droits fondée sur Android 10) mais les utilisateurs devront se passer de fonctions majeures comme la navigation offerte par Google Maps ou plus ennuyeux encore, le téléchargement d’applis au travers du Play Store. Et le propre magasin AppGallery de Huawei n’est pas encore de taille à offrir le même service.
Huawei travaille à une solution qui vise à remplacer l’ensemble des services mobiles de Google par les siens (HMS, pour Huawei Mobile Services). C’est une tâche immense, qui consiste, pour les développeurs et les utilisateurs, à remplacer les services Google qu’ils connaissent bien par des alternatives développées par la firme chinoise (comme une alternative à Maps et à Google Play Jeux, par exemple).
Mate 30 : pas de date de lancement communiquée
Allons droit au but avant même de parler du Mate 30 Pro et cessons tout suspense. Si Huawei a communiqué des prix en euros pour ses mobiles, aucune date de lancement n’est annoncée, que ce soit en Chine ou en Europe. Pour la France encore moins. Néanmoins, un lancement prochain reste tout à fait envisageable… dès que le constructeur aura trouvé une solution pour garantir aux consommateurs de chaque pays qu’ils auront la possibilité de télécharger leurs applications habituelles.
Un design sophistiqué
Cette situation est d’autant plus regrettable que le Mate 30 Pro, fleuron de la gamme, a tout pour convaincre. Equipé d’un très grand écran OLED de 6,53 pouces (définition Full HD+, 2400 x 1176 pixels), cet appareil reste relativement fin et compact grâce à des bordures d’écran quasi inexistantes notamment sur les côtés. Pour renforcer encore cet effet, le constructeur a accentué la courbure de la dalle. On ignore si à l’usage ce sera confortable, c’est quoi qu’il en soit visuellement très réussi. Hormis le bouton on/off, les touches disparaissent mais il sera possible d’augmenter le volume, par exemple, en passant son doigt sur le côte de l’écran, entièrement tactile.
Le Mate 30 Pro accueille – une première sur cette gamme – un quadruple module camera – qui s’inscrit dans un cercle et non plus un carré comme sur le précédent Mate 20 Pro.
Un quadruple module camera qui va sublimer les vidéos
On découvre, en photo, une configuration à la frontière ce qu’offrent le P30 Pro et le Mate 20 Pro, avec quelques nouveautés intéressantes. En module principal, on retrouve ainsi un objectif grand angle équivalent à un 27 mm ouvrant à f/1.6, associé à un capteur de 40 Mpix de grande taille (1/1,73 pouces). On reste sur du SuperSensing, une évolution de la matrice de Bayer (RYYB au lieu de RGGB) inaugurée par le P30 Pro. La garantie de photos réussies, même de nuit. Le téléobjectif, un équivalent 80 mm ouvrant à f/2.4 placé devant un petit capteur (1/4”) de seulement 8 Mpix serait, de son côté identique à celui du Mate 20 Pro. La nouveauté provient d’un second capteur de 40 Mpix RGGB (grand format, soit 1/1,54″), complété d’une focale ultra grand-angle équivalente à un 18 mm. Il serait plus particulièrement dédié à la vidéo (stabilisation vidéo, 4K en 60 fps…) et notamment très efficace en basses lumières. Enfin un capteur ToF (Time of flight), pour mesurer distances et profondeur de champ complète l’ensemble. Ceux qui attendaient un zoom x10 devront encore patienter (jusqu’au futur P40 Pro). Ici, le coefficient de zoom est de maximum x4,4 (80/18 mm).
De la puissance sous la capot
Sans surprise, c’est le nouveau Kirin 990 qui est aux manettes. Huawei l’annonce comme le plus puissant et le moins énergivores des SoC, ceux de la concurrence inclus (ou presque). On ne demande qu’à le croire, ce qui ne nous empêchera pas de nous forger notre propre avis grâce à nos tests. La sortie récente de l’iPhone 11 et de son nouveau A13 Bionic pourrait toutefois contrecarrer les plans de Huawei.
Enfin, si le Mate 30 Pro fonctionne avec une version d’Android AOSP, c’est surtout EMUI 10, la surcouche maison du constructeur déjà testée sur le P30 Pro qui est à l’honneur. Elle redonne un sérieux coup de jeune à l’interface des smartphones de la marque. Seuls grands absents, les services Google, comme nous l’indiquions plus haut.
En plus du Mate 30 Pro, Huawei a également lancé une version plus petite et un peu moins bien équipée, le Mate 30 et une version Luxe, le Porsche Design Mate 30 RS.
Avant de revenir plus en détails sur ces appareils, sachez que le Mate 30 Pro sera commercialisé en version 4G (8Go / 256 Go) à 1099 euros et en version 5G à 1199 euros. Le Mate 30 sera quant à lui facturé 799 euros (8 Go / 128 Go).
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