Première publication à 8h49
Une fois de plus, des documents fournis par Edward Snowden livrent des informations explosives : la NSA aurait espionné le géant des télécoms et de l’Internet Huawei pendant des années. L’entreprise chinoise a dès ce 24 mars 2014 condamné 2014 ces pratiques.
Selon le New York Times et Der Spiegel, les services d’espionnage américains auraient accédé durant des années aux archives des courriels de Huawei, à des documents internes de communication entre des dirigeants de la société, à des bases clients ainsi qu’aux codes secrets de produits de l’entreprise. « Nous bénéficions actuellement de bonnes capacités d’accès et possédons tellement de données que nous ne savons plus quoi en faire », auraient même assuré des responsables de la NSA, selon un document interne cité par l’hebdomadaire allemand.
« Si les faits évoqués sont avérés, Huawei condamne fermement de telles pratiques (qui consistent) à s’introduire et à infiltrer nos réseaux internes et à surveiller nos communications », a réagi Roland Sladek, vice-président de Huawei en charge de l’international.
Le groupe chinois « désapprouve toutes les actions qui menacent la sécurité des réseaux (de communication) et est prêt à travailler avec les gouvernements de tous pays, avec les investisseurs et les clients, de façon ouverte et transparente, pour relever les défis mondiaux de la sécurité », a ajouté R. Sladek, cité dans un communiqué.
Une opération qui a démarré en 2009
A l’origine, l’opération Shotgiant de la NSA – qui aurait démarré en 2009 – visait à rechercher des indices pointant des relations entre Huawei et l’armée chinoise, selon un document de 2010 consulté par le NYT.
Huawei, fondé par un ancien ingénieur de l’armée chinoise, s’est vu interdire l’accès à des projets d’infrastructures aux Etats-Unis et en Australie pour des raisons de sécurité, sur fond de craintes que ses équipements soient utilisés pour de l’espionnage ou des attaques informatiques… au profit de Pékin.
Mais très vite, la NSA s’est intéressée aux équipements de Huawei vendus à des pays tiers partout dans le monde, en vue de s’assurer ainsi « un accès à des réseaux de communications jugés intéressants », a expliqué le New York Times.
De son côté, la NSA a réagi en maintenant que sa collecte d’informations concernait uniquement « des cibles étrangères en fonction des exigences du renseignement ». « Nous n’utilisons pas nos capacités de renseignement pour voler des secrets commerciaux d’entreprises étrangères pour le compte de groupes américains », s’est défendue l’agence américaine, critiquant la révélation « continue et sélective » de détails sur ses méthodes.
Huawei avait démenti mi-janvier des informations de presse selon lesquelles la sécurité de ses équipements télécoms pouvait être déjouée par la NSA. Il n’y a eu « aucun incident de réseau (de télécommunications) provoqué par des failles de la sécurité » des produits et infrastructures de Huawei, avait alors indiqué Cathy Meng, directrice financière du groupe.
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