Dans un communiqué envoyé à 01net.com, Huawei dément les informations de Reuters. L’entreprise chinoise affirme qu’elle ne se séparera pas de sa division mobile :
« Huawei a pris connaissance des rumeurs non fondées qui circulent actuellement sur la possible vente de ses marques de smartphones haut de gamme. Ces rumeurs n’ont aucune légitimité. Huawei ne projette rien de tel. Nous restons pleinement engagés dans notre activité smartphone et nous allons continuer de proposer les meilleurs produits et expériences possibles à travers le monde. »
Donald Trump a quitté la Maison-Blanche mais son ombre plane toujours sur Huawei. Selon les informations de l’agence Reuters, qui cite des discussions encore préliminaires, le plus célèbre des constructeurs de smartphones chinois pourrait… arrêter partiellement les smartphones.
En effet, Huawei serait entré en discussions avec un consortium d’entreprises chinoises soutenues par le gouvernement de Shanghai pour lui céder une grande partie de sa division mobile, celle en charge de la conception des gammes P et Mate. Cette vente rappelle celle de Honor, cédé en novembre pour contourner les sanctions américaines.
Les gammes P et Mate seulement
Si l’on se fie aux informations de Reuters, seule la partie « haut de gamme » des smartphones du constructeur serait cédée en cas de vente. Dans le futur, les successeurs des P40 et Mate 40 pourraient être signés d’un autre nom que Huawei et, surtout, pourraient récupérer les services Google et utiliser des équipements américains comme des processeurs Qualcomm. Reuters précise néanmoins que ces gammes ne représentent que 40% des ventes de Huawei aujourd’hui, les appareils moins coûteux comme les Y et les Nova étant très populaires ailleurs. La marque continuerait de fabriquer ses produits et, petit à petit, basculerait sans doute vers HarmonyOS, son système d’exploitation développé en interne.
Une triche pour récupérer Google ?
Comme avec Honor, Huawei transfèrerait aussi une partie de ses équipes en cas de vente. Autrement dit, les P et les Mate devraient continuer à se rassembler à des P et des Mate sous cette nouvelle entité (le nouveau smartphone de Honor ressemble d’ailleurs à un Honor, avec en prime l’annonce d’un partenariat avec Google, Qualcomm, Intel et AMD). On peut ainsi se demander si toute cette histoire n’a pas pour seul but de contourner les sanctions américaines. Ce consortium soutenu par le gouvernement de Shanghai permettrait à la division smartphones de Huawei d’exister sous un autre nom, tout en coupant les liens avec les entités militaires et 5G de Huawei qui posent problème aux États-Unis. Dans cette configuration, le gouvernement américain risque de surveiller d’éventuels liens entre le nouveau Huawei et l’entreprise originelle. L’administration de Donald Trump avait déjà annoncé surveiller le nouveau Honor, pour s’assurer que les dirigeants de Huawei avaient vraiment lâché les manettes.
Huawei a encore de l’espoir
Cependant, Reuters indique que ces discussions pourraient ne rien donner. Un porte-parole de Huawei a d’ailleurs démenti les informations de Reuters.
Pourtant, l’entreprise envisagerait bien une vente depuis septembre, mais le constructeur chinois continuerait d’espérer que sa division HiSilicon réussira à produire des processeurs haut de gamme malgré les nombreuses interdictions américaines dont elle est victime. Si les processeurs Kirin perdurent, Huawei pourrait conserver ses gammes P et Mate et miser sur HarmonyOS pour remplacer Android. Dans le cas contraire, les gammes P et Mate pourraient être condamnées à changer d’écurie. Autre élément inconnu, quelle sera la position de Joe Biden vis à vis des entreprises chinoises ? Ce feuilleton, qui s’annonce passionnant, risque d’occuper une grande partie de l’année.
En attendant, Huawei devrait beaucoup miser sur les PC et les accessoires en 2021.
Source : Reuters
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