Ce 20 février 2010, Google a finalisé l’acquisition de l’entreprise On2 pour un prix de 124,6 millions de dollars. Avec cet achat, le numéro un mondial de la recherche en ligne met la main sur les brevets du codec vidéo développé par On2, VP8.
Si Google n’a encore rien laissé filtrer du devenir de cette technologie, la Free Software Foundation (FSF) a pris sa plume pour lui envoyer une longue lettre ouverte (traduite en français par Framablog), dans laquelle la fondation qui défend le logiciel libre lance un véritable appel au géant du Web.
« Imaginez ce que vous pouvez accomplir si vous rendez disponible, de façon irrévocable, le codec VP8 sous une licence libre de royalties, et le proposez aux utilisateurs de YouTube ? Vous pouvez mettre un terme à la dépendance du Web aux formats vidéo criblés de brevets et aux logiciels propriétaires tel que Flash (…) Nous voulons tous que vous fassiez le bon choix. Libérez le code de VP8, et utilisez-le pour YouTube ! »
« Si vous ne faites pas du VP8 un format libre, ce ne sera qu’un codec vidéo de plus »
Cet appel de la FSF rejoint les inquiétudes formulées il y a peu par Mozilla, qui édite Firefox, face à la possible utilisation de formats brevetés non libres par YouTube et autres acteurs comme Vimeo – H.264, par exemple – pour les balises vidéo HTML5. Un choix qui pourrait à terme entraîner, selon Mozilla, une incompatibilité entre son navigateur et certains sites de partage de vidéo sur Internet.
Avec un VP8 rendu libre, « le monde disposerait alors d’un nouveau format libre affranchi de brevets logiciels. Internautes, créateurs de vidéo, développeurs de logiciels libres, constructeurs de matériel informatique, tout le monde pourrait distribuer de la vidéo sans se soucier des brevets, des droits d’utilisation et des restrictions », estime la FSF.
Celle-ci ajoute : « Si vous ne faites pas du VP8 un format libre, ce ne sera jamais qu’un codec vidéo de plus. À quoi servirait un énième format vidéo souffrant d’une compatibilité avec les navigateurs limitée par des brevets ? Vous devez au public et à l’Internet de résoudre ce problème ; vous le devez à nous tous, et pour toujours .»
Et de prévenir : « Si vous en décidez autrement, nous saurons que vous avez à cœur non pas la liberté des utilisateurs mais seulement le règne sans partage de Google .»
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