Dans le domaine médical, les projets d’intranets se suivent mais ne se ressemblent pas. On connaissait déjà le RSS (Réseau Santé Social), intranet d’État, lancé par Cegetel en 1998 et géré par le GIE Sesame-Vitale. Pour casser ce monopole et choisir librement son système de transmission de feuilles de soins électroniques, le corps médical, épaulé par l’association HPRIM*, ?”uvre en faveur du développement d’intranets de santé privés. C’est ainsi qu’est né le projet de serveur HPRIM du groupe Expand Santé. “Le RSS ne disposait pas d’outil de diffusion de résultats d’analyses médicales. Notre objectif était, grâce à cet intranet, de permettre aux médecins de récupérer facilement des résultats d’analyses, tout en assurant le support du protocole de transmission propriétaire, Kermit, utilisé par les laboratoires d’analyses”, explique Kevin de Beil, chef de projet chez Vinci Média, la filiale du groupe Expand Santé chargée du développement de la solution.
Pas de viabilité du projet sans Linux
En mai 1998, une première maquette de l’application voit le jour en environnement Linux. Vinci Média a choisi d’utiliser l’expérience de la SSII Erian-Concept, spécialisée dans le monde Linux. Cette dernière a d’abord fourni à l’équipe du projet une formation générale sur Linux, avant d’aborder le développement spécifique à partir de la distribution Red Hat. La maquette a été testée avec la participation d’une vingtaine d’éditeurs de logiciels de gestion de cabinets médicaux. Aujourd’hui, Erian-Concept développe une nouvelle maquette du serveur HPRIM à grande échelle, et assurera sa maintenance.
Ce projet d’intranet médical s’est révélé, dès le départ, assez complexe. Il s’agissait de relier des postes fonctionnant avec Windows, en utilisant des protocoles de communication hétérogènes et même obsolètes comme Kermit, ou sa version évoluée et standardisée HPRIM. “L’utilisation de Linux nous a permis de prendre le moins de risques possible. Grâce à sa souplesse de développement, et à la disponibilité gratuite de tous les protocoles de communication, nous avons pu partir d’une maquette technique, l’arrêter en cours de route, faire un autre choix.”précise Kevin de Beil.
Autre raison majeure de ce choix : la baisse des coûts de développement et d’administration. “Nous avons investi près de 600 000 F pour le développement de cet intranet. Ce qui est peu, comparé aux développements de serveurs d’intranets sous Windows NT, coûts des licences oblige. Pour l’instant, nous n’avons pas encore de retour sur investissement, car nous n’avons pas trouvé de mode de financement du site, ni auprès des médecins, ni auprès des laboratoires d’analyses”, poursuit le chef de projet.
Opérationnel depuis un mois, l’intranet HPRIM permet aux médecins de recevoir des résultats d’analyses de plusieurs laboratoires en même temps, par une simple connexion Internet, pour peu qu’ils disposent du logiciel de gestion médical adéquat. Car malheureusement, seule la vingtaine d’éditeurs du marché ayant participé aux tests sont en conformité avec le nouveau protocole HPRIM.
*HPRIM (Harmoniser et promouvoir les informatiques médicales) : association qui regroupe la majorité des sociétés d’informatiques médicales.
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