Et de deux pour HPE : le groupe informatique américain va envoyer son second mini supercalculateur dans l’espace le 20 février prochain au sein de la mission de ravitaillement de l’ISS, NG-15. Appelé fort logiquement « Spaceborne Computer-2 », il s’agit de la seconde expérience visant à envoyer dans l’espace des processeurs et composants « terrestres » au sein de la station spatiale internationale.
Après une première expérience réussie avec le Spaceborne Computer-1, qui a duré 615 jours, alors que HPE pensait que sa machine serait pliée « en quelques semaines », les ingénieurs doublent la mise. Et la puissance de calcul, puisqu’avec ses deux unités – un Edgeline EL4000 et un ProLiant DL360 Gen10 – HPE va offrir deux teraflops aux astronautes pour traiter les données localement.
Au cœur de ces machines se trouvent non pas les puces de votre PC gaming, mais des composants professionnels tels que des processeurs Intel Xeon 8000 ou encore un GPU Nvidia T4, une puce dédiée à l’accélération d’algorithmes dits « IA » (apprentissage profond, inférence, apprentissage machine, etc.). Des composants classiques qui sont bien plus rapides que les puces spatiales traditionnelles.
Calculer directement depuis l’espace
Toute cette puissance de calcul va permettre aux astronautes – qui sont en majorité des scientifiques – d’obtenir plus rapidement les résultats de leurs calculs. Comme nous vous en parlions dans notre sujet sur l’émergence de puce IA directement au sein des satellites, apporter la puissance de calcul dans l’espace a d’énormes avantages. Plus besoin de dépendre de liaisons de données avec le sol, la dépense d’énergie totale est moindre (transmission, stockage, etc.), la réactivité est plus grande, etc.
Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? Tout simplement parce que les contraintes spatiales, qui font mal aux puces informatique (destruction, “saut” de bit, etc.) imposaient jusqu’ici de traiter et analyser l’essentiel de ces données sur Terre pour être sûr de leur intégrité… et pour travailler rapidement !
L’un des secrets de HPE dans la résistance de son ordinateur, qui n’est pas physiquement blindé, tient dans la partie logicielle : une horde de programmes et d’algorithmes corrigent et s’adaptent en temps réel aux éventuelles erreurs, pannes et autres déficiences causées par les conditions spatiales.
Si les modules de calcul – des serveurs « blades » qui s’encastrent dans l’unité – comptent évidemment sur des protections contre les chocs et autres outils de monitoring contre les écarts de température, le choix d’envoyer des puces non blindées est assumé. Ces composants coûtent moins cher et sont bien plus performants que les composants électroniques renforcés. Et ajouter du blindage matériel (panneau métalliques) est trop lourd et encombrant, et donc bien trop cher.
Contrairement à Spaceborne Computer-1, qui était un projet pilote, cette fois la Nasa compte vraiment sur Spaceborne Computer-2 : sa mission est désormais de deux à trois ans. Et le calculateur de HPE sera mis sur tous les dossiers de l’ISS, des expériences biologiques liées à la modification de l’ADN dans l’espace jusqu’à l’étude des images de la Terre (analyse de la fonte des pôles, etc.)
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