Difficile d’y voir clair dans la stratégie logicielle de HP. Depuis le rachat du serveur d’applications de Bluestone, puis son sabordage dans la foulée, plus personne ne comprenait où le constructeur voulait en venir.
Notamment ce que signifiait son recentrage sur Openview. Le dernier HP Software Forum, qui s’est tenu à Montréal cette semaine, a fourni l’occasion d’obtenir des éclaircissements. ‘ Il est vrai que nous nous
sommes posé des questions quant à notre avenir dans le logiciel. Et même celle de savoir si nous ne devions pas externaliser notre outil d’administration, reconnaît David Gee, vice-président et responsable marketing de la division
logicielle. Mais nous avons clairement décidé d’investir fortement dans Openview, et de le placer au c?”ur de la stratégie Adaptive Enterprise. ‘C’est que le logiciel d’administration peut s’avérer un formidable cheval de Troie pour ‘ fidéliser ‘ certains comptes. HP a décidé de s’y consacrer en exclusivité. Mais, surtout, d’élargir
son champ d’application. Résultat : six acquisitions ces huit derniers mois. Avec un objectif simple : dépasser l’historique administration de réseaux pour étendre Openview à des secteurs plus porteurs. Le rachat de Talking
Blocks a apporté l’administration des services Web. Celui de Persist la gestion du cycle de vie de l’information. Celui de Baltimore et de Trulogica la gestion des identités. Enfin, celui de Consera et Novadigm l’automatisation
des changements, de la configuration et des correctifs.Et la liste promet de s’allonger. Carly Fiorina, PDG de HP, l’a répété : la division perdra encore de l’argent jusqu’en 2005, car elle est en phase active d’investissement. Les secteurs identifiés
comme prioritaires sont la gestion des polices de sécurité, les tableaux de bord et la gestion des actifs. Des acquisitions sont donc à prévoir dans ces domaines.
Le service informatique, centre de profits
Mais HP procédera aussi par développements internes. Il vient, par exemple, de s’orienter vers les outils de pilotage et de gestion de la performance d’entreprise avec son module Business Process Insight. Ce nouveau venu
dans la gamme Openview récupère tout un ensemble de données des moniteurs transactionnels et des applications. Il les triture pour modéliser des processus métier et les aligner sur des traitements informatiques. Cette abstraction permet de savoir
que telle étape de la validation d’une commande est saturée, puis de redescendre jusqu’au serveur ou à l’application qui pose un problème.HP vend aussi son module comme un moyen de chiffrer l’impact financier que peuvent avoir les changements informatiques. ‘ Il n’y a pas de raisons que l’informatique soit toujours considérée comme un
centre de coût. Avec un tel outil, il est possible d’assurer une refacturation interne et de devenir un centre de profit ‘, assure David Gee. Reste que le vénérable Openview est encore considéré par les gestionnaires comme un
outil technique pour les techniciens. Il devra asseoir sa crédibilité face aux ténors du secteur.
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