En lançant en avril dernier le DL 560, le constructeur HP introduisait le premier serveur quadriprocesseur Xeon en rack 2U, et se fondait pour ce faire sur la disponibilité de la nouvelle génération de processeurs Xeon MP à 1,5, à 1,9
et à 2 GHz d’Intel, qui dissipent moins de chaleur.
Configuration : ouvert et bien équipé côté sécurité
Le constructeur nous a confié un DL 560 équipé de deux Xeon MP à 1,9 GHz, faute d’avoir pu se procurer dans les délais les deux processeurs manquants. Chaque processeur sur bus système à 400 MHz dispose de 512 Ko de mémoire cache de
niveau 2 et de 1 Mo de cache de niveau 3. Compacité oblige, la mémoire RAM de 1 Go avec un entrelacement à deux voies n’est extensible qu’à 12 Go, et deux disques durs au maximum peuvent intégrer le boîtier, ce qui interdit toute configuration de
type Raid 0+1 ou 5 en interne. L’équipement est complété par deux ports Gigabit 1 000 Base-T, trois ports PCI-X et un contrôleur Raid SmartArray 5i+ avec 64 Mo de mémoire cache pilotant deux unités Ultra-3 SCSI à 10 000 tr/min de 36 Go. Sur le plan
de la sécurité, le DL 560 est plutôt bien pourvu : outre sa mémoire autocorrective Chipkill, il bénéficie de deux alimentations redondantes hot swap et de pas moins de dix ventilateurs remplaçables à chaud disposés en frontal des processeurs, sur
deux rangées. Un bon point : la plupart des composants du serveur peuvent être changés sans outils. Côté administration, le DL 560 est équipé de la technologie iLO, qui autorise une prise de contrôle à distance même en cas de panne de l’OS. Sinon,
les outils Insight Manager ont évolué et HP livre désormais une version Java accessible via HTTPS pour assurer une meilleure portabilité.
Rapidité : des résultats inférieurs à ceux du PowerEdge 2600
Afin de mesurer la vélocité de ce serveur, notre laboratoire l’a soumis successivement à une épreuve transactionnelle (exécution de script CGI/Perl) et à un test de calculs intensifs (ouverture de sessions SSL avec une clé de 1024
bits). À l’issue de ces tests, le DL 560 se fait systématiquement devancer par le PowerEdge 2600 de Dell équipé de deux Xeon à 2 GHz. L’écart de rapidité, de l’ordre de 3 % au test SSL, culmine à 31 % au test transactionnel. Dans ce dernier cas,
l’écart de fréquence de 5 % n’explique pas tout. Il s’agit en réalité du sous-système disque du serveur HP (constitué de deux disques en Raid 1), qui ne parvient pas à rivaliser avec celui à trois disques du Dell (Raid5). Sinon, le DL 560 offre un
niveau de rapidité équivalent à celui d’un autre modèle quadriprocesseur de NEC (équipé de deux Xeon MP à 1,6 GHz) au test SSL, si l’on tient compte de l’écart de fréquence entre les processeurs. Le sous-système disque du ProLiant permet alors au
serveur de HP de devancer son rival de 8,5 % seulement au test CGI/Perl, malgré un écart de fréquence processeur de 18 %.
Notre avis : un prix qui ne se justifie qu’en quadriprocesseur
En permettant de disposer au 3 maximum de la puissance de quatreXeon MP à 2 GHz dans un volume où l’on ne pouvait intégrer jusqu’ici que deux Xeon classiques, le ProLiant DL 560 répond aux attentes d’une certaine catégorie
d’utilisateurs, pour lesquels la performance maximale par unité de volume prévaut sur des considérations telles que le prix. On pense notamment aux fermes de serveurs en grappe. De fait, l’adoption de ce serveur ne se justifie vraiment que dans une
configuration à quatre processeurs, permettant d’envisager la mise en ?”uvre de 84 processeurs à 2 GHz dans un rack 42U traditionnel. Dans tous les cas, le stockage s’effectuera pour l’essentiel en externe, par le biais de baies NAS ou même d’une
connexion à un SAN. Voilà qui, malheureusement, devrait alourdir encore le coût de la solution et donner matière à réfléchir, sachant que l’on peut se procurer quasiment trois serveurs en rack 2U bi-Xeon pour le prix d’un seul ProLiant DL 560 à deux
processeurs.
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