Neuf mois de silence. Neuf mois de profil bas. Depuis
son arrivée à la tête de HP en mars, Mark Hurd est resté très discret, préférant ‘ être ennuyeux mais concentré ‘ plutôt que de jouer
les rock stars comme Carly Fiorina.Le résultat : aucune apparition publique, et uniquement des annonces de restructuration et de réduction des coûts. Concernant la vision et la stratégie industrielle, il fallait attendre cette semaine et la fin de la période
d’observation. Le coming out vient donc d’avoir lieu à New York, lors d’une grand-messe très attendue.Ceux qui espéraient une nouvelle stratégie propre à changer le monde seront déçus. Mark Hurd est resté aussi fade que d’habitude. Rien de tonitruant. Juste une obsession pour l’efficacité opérationnelle et le contrôle des
coûts. ‘ Il n’y a rien de mal à être ennuyeux si l’on tient ses promesses et que l’on donne de bons résultats, répète le PDG. HP n’a pas besoin d’une énième vision, mais
d’être plus efficace dans ce qu’il sait faire. ‘Fini, donc, le glamour et les grandes envolées marketing. HP se veut pragmatique. Le marché réclame des portables, des serveurs-lames, des services d’intégration ou des logiciels d’administration ? Le constructeur a
ce qu’il faut au catalogue. Il faut juste le faire savoir et bien le vendre. Une stratégie banale, mais qui a le mérite d’être claire et beaucoup plus lisible que les précédentes (Adaptive Enterprise, eSpeak, etc.).
Un cordonnier mal chaussé
La force de vente va donc être renforcée, et les campagnes pour les portables, les imprimantes et les serveurs seront plus agressives. De même, l’organisation sera simplifiée pour que les clients trouvent plus facilement leur
interlocuteur. Enfin, le constructeur va investir lourdement et se doter d’un tout nouveau système informatique.En filigrane, on comprend que HP a une mauvaise DSI, et qui serait responsable en partie de ses déboires et de son manque d’efficacité. Un comble pour un fournisseur qui prétend régler les problèmes des autres grâce aux
technologies.L’an dernier, la mauvaise mise en ?”uvre de SAP avait troublé les livraisons de serveurs et conduit à une alerte sur les résultats trimestriels. Mais les problèmes étaient plus importants. Les informations remontaient mal,
et les coûts de gestion s’avéraient très élevés.Mark Hurd a donc appelé à la rescousse Randy Mott, l’homme fort de l’informatique et de la logistique de Dell. Le nouveau DSI aura la lourde tâche de tailler dans les coûts et de jouer un rôle moteur auprès des différentes
divisions. Un discours que beaucoup de nos lecteurs connaissent par c?”ur. On savait les cordonniers mal chaussés. Mais pas à ce point…
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