Le partitionnement virtuel de systèmes est l’exact inverse du cluster. Alors que celui-ci cherche à associer plusieurs machines physiques dans une machine logique, le partitionnement virtuel vise à segmenter un serveur physique en un ensemble de serveurs logiques plus petits et aussi autonomes que possible. Chacun de ces serveurs virtuels dispose d’une copie du système d’exploitation (appelée instance). Cette technologie permet d’organiser une ressource serveur complète (une machine) en un ensemble de serveurs fonctionnant en toute autonomie, et indépendamment de l’organisation des ressources matérielles. Tout utilisateur informatique conna”t déjà une forme de partitionnement qui est celle de son disque dur. Le disque est configuré pour que le système d’exploitation voie plusieurs disques là où il n’en existe qu’un. Il s’agit d’une configuration de très bas niveau qui recourt à des outils de couches plus basses que celles d’intervention du système d’exploitation.
Une allocation dynamique des ressources
La méthode employée par HP sur ses gros serveurs (classe L, N et Superdome en attendant une extension à toute la gamme Unix) est assez similaire. Dans une procédure de démarrage standard, le microprogramme (firmware) du serveur, une couche logicielle de très bas niveau, fait l’inventaire des composants présents (processeurs, mémoire, interfaces d’entrée-sortie, etc. ) et fournit ces informations au système d’exploitation qui sait ainsi quelles ressources il va devoir gérer. Pour un partitionnement virtuel, il faut utiliser une couche supplémentaire, qui se nomme vPar Monitor sous HP-UX 11i. vPar fonctionne comme une petite base de données au sein de laquelle l’administrateur définit quelles ressources constitueront chacun des n?”uds virtuels, au minimum un processeur, un contrôleur d’entrée-sortie, suffisamment de mémoire pour recevoir le système d’exploitation, un espace disque dur et une interface réseau. Ce moniteur décrit la partition et s’adresse à chaque instance de l’OS comme si elle devait démarrer une machine indépendante dont il fournit les caractéristiques. Chaque instance du système d’exploitation est totalement coupée des ressources matérielles qui ne lui sont pas attribuées. Chacune maîtrise aussi complètement ses ressources, sans intervention des autres instances dans son fonctionnement. Le moniteur vPar passe ensuite la main à l’instance de l’OS de chacune des partitions virtuelles, et n’intervient plus. Aujourd’hui, la partition virtuelle s’arrête au processeur. Demain, c’est le processeur lui-même qui pourra être partitionné. Il est possible de faire cohabiter, dans un même serveur, des partitions virtuelles n’utilisant pas la même version d’HP-UX. Enfin, l’administrateur peut déjà allouer dynamiquement de la puissance de calcul à une partition virtuelle en y ajoutant un processeur.
Le partitionnement virtuel dédie une application par OS
Les avantages du partitionnement virtuel sont nombreux. Dans l’informatique d’entreprise, on estime que la configuration idéale en termes de fiabilité et de performances est une application avec un système d’exploitation sur une machine. C’est une vérité dans le monde des serveurs web, mais aussi dans d’autres domaines critiques comme les bases de données, les messageries, ou les serveurs de transactions. Cependant, un gros serveur offre un degré de sécurité et de redondance supérieur à un petit. L’idéal semble bien de découper un gros serveur en autant de serveurs que nécessaire, avec chacun leur copie adaptée de l’OS, et une seule application par copie.
Ensuite, toutes les applications utilisées au sein d’une même entreprise ne recourent pas au même système d’exploitation, et encore moins aux mêmes versions d’un même système. Une application métier peut très bien se fonder sur une version d’un Unix vieille de cinq à dix ans, et qui donne entière satisfaction, alors que le gestionnaire de courrier électronique s’accommodera mieux d’une version très récente de l’OS. Avec les partitions virtuelles, chaque application bénéficie du système d’exploitation qui lui convient le mieux. Enfin, la haute disponibilité des serveurs devenant impérative, les partitions virtuelles éliminent certains risques à ce sujet. Chaque application fonctionne sur une instance indépendante du système d’exploitation. En cas de plantage, l’administrateur ne redémarre que la partition virtuelle défaillante, les autres partitions restent en activité, le serveur physique n’est pas réinitialisé. Le partitionnement virtuel résoud donc l’équation de fonctionnement d’entreprise typique : une application sur l’OS ad hoc. Le tout au sein d’un gros serveur hypersécurisé et administrable de façon centralisée.
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