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HP France : un plan social qui ne passe pas

L’appel à la grève lancé par les syndicats jeudi 8 septembre a été largement suivi. Au même moment, un CE européen d’HP se tenait à Bruxelles.

Mobilisation générale pour les salariés de Hewlett-Packard (HP) à la veille de l’annonce des détails du nouveau plan social (le second en trois ans) qui devraient être dévoilés à l’issu d’un comité de groupe extraordinaire prévu le
12 septembre. Jeudi 8 septembre, les collaborateurs du groupe informatique ont répondu en masse à l’appel des syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT et FO).Selon la CGT, 300 personnes (sur 900) ont débrayé en fin de matinée sur le site d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Elles étaient autant à stopper le travail aux Ulis (Essonne), un site qui regroupe près de
800 collaborateurs. Des chiffres déjà impressionnants auxquels il convient d’ajouter les 1300 grévistes recensés par les organisations syndicales sur les sites de Grenoble-Eybens et de l’Isle-d’Abeau (Isère). Sur l’ensemble de ses
25 sites français, HP emploie aujourd’hui près de 5 000 collaborateurs.Cette soudaine montée de fièvre intervient alors même que les rumeurs de réduction d’effectifs sur la filiale française se font de plus en plus alarmistes. Au début de l’été, quand la direction d’HP a annoncé son intention de
supprimer 14 500 emplois dans le monde dans les dix-huit mois à venir, les syndicats français tablaient sur une nouvelle vague de départs touchant 10 % des
collaborateurs.Mais aujourd’hui, ces données sont nettement revues à la hausse. Et l’on évoque désormais officieusement, des coupes allant de 20 à 30 % des effectifs. Le précédent plan social, lancé par l’ex-pdg d’HP, Carly Fiorina, s’était
traduit en France par 1363 départs volontaires (soit 20 % des effectifs de l’entreprise). ‘ Cette fois-ci, ce serait une première chez HP, il n’y aura pas que des départs volontaires, il y a aura aussi des personnes
désignées ‘,
prévoit Fabrice Breton, délégué syndical CFTC HP France. Par ailleurs, la direction de l’entreprise a également mis à l’ordre du jour d’un autre comité de groupe annoncé pour le 23 septembre prochain, la
dénonciation de l’accord d’entreprise sur les 35 heures, ajoute-t-on de source syndicale.

Un climat tendu

A Bruxelles, où se tient actuellement pendant deux jours un comité d’entreprise (CE) européen du constructeur informatique, l’ambiance décrite par les délégués syndicats présents sur place est particulièrement vive.
Sur un blog mis en ligne pour informer les salariés d’HP France du déroulement des événements, la CFTC (premier syndicat de l’entreprise) indique ainsi qu’un représentant désigné par la Fédération
européenne de métallurgie (FEM), Marc-Antoine Marcantoni (CFTC), s’est vu refuser l’accès à la réunion. Une violation d’un règlement autorisant la présence d’un observateur syndical. La FEM, qui regroupe 60 syndicats nationaux de la métallurgie
dans 25 pays européens, a droit à un observateur dans chaque CE européen de son secteur, précise le syndicat.Un épisode significatif d’un climat tendu : ‘ Tout est très politiquement correct. Les deux mots les plus utilisés sont “emotional” et “dignity”. Emotional pour
tenter de minimiser la réaction de certains employés et de leur représentants (mais nous posons nos questions très froidement et très calmement…) et
dignity pour dire qu’ils vont nous tirer une balle dans la tête en
souriant… ‘,
poursuivent les rédacteurs du blog.Dans l’Hexagone, la mobilisation des salariés d’HP ne devrait pas retomber dans les prochains jours. ‘ De nouvelles actions similaires sont d’ores et déjà prévu lundi à loccasion du prochain comité de
groupe ‘
, indique Michel Soumet, délégué syndical central CGT chez HP France.

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Philippe Crouzillacq