Avec son système d’exploitation HP-UX, Hewlett-Packard fournira gracieusement son serveur d’applications HP-Bluestone, rebaptisé HP-AS 8.0 depuis le rachat de la société Bluestone en début d’année 2001.Ainsi, à partir du 19 novembre prochain, il sera possible de télécharger gratuitement ce serveur d’applications sur le site du constructeur informatique.Cette annonce aurait dû mettre le feu aux poudres chez les fournisseurs d’infrastructures. En effet, elle fait suite à celles de Sun Microsystems, qui a également inclus son serveur d’applications iPlanet dans son offre Sun One, et de SAP, avec sa plate-forme Web Application Server intégrée dans MySap.com.En étudiant les conséquences de ces différentes annonces, l’argument de gratuité avancé par Sun Microsystems et HP est à nuancer. Primo, si Sun Microsystems embarque une version développeur gratuite d’iPlanet dans Sun One, celle-ci ne pourra pas servir lors de la mise en production du serveur et des e-services associés : il faudra alors payer une licence. Secundo, les intégrateurs privilégient les notions de ressources et d’expertise disponibles pour mettre en place et maintenir une architecture comme critères de choix d’un serveur d’applications.Qu’il s’agisse d’iPlanet ou de HP-Bluestone, le nombre de personnes dédiées à ces lignes de produits serait compris entre 500 et 1 000 dans le monde, selon le cabinet d’études Gartner.Ces chiffres sont d’ailleurs cohérents avec les parts de marché respectives des serveurs d’applications de Hewlett-Packard et de Sun Microsystems, de 13 % et 4 %, toujours selon Gartner.
La gratuité n’impressionne pas les deux poids lourds du marché
BEA Systems et IBM, leaders du secteur avec, respectivement, 41 % et 31 % des parts de marché, ne sont pas inquiets de cette vraie-fausse tendance. ” Intégrer un serveur d’applications dans son système d’exploitation revient à ajouter des fonctionnalités complémentaires. Pour Sun Microsystems, on ne peut parler réellement de gratuité. Pour Hewlett-Packard, cette action commerciale lui permet d’être identifié comme un acteur Java. De plus, après la fusion HP-Compaq, la nouvelle entité se doit de proposer une offre de support d’applications, même si ce n’est que pour s’intéresser aux e-services à forte valeur ajoutée “, explique Pierre-Olivier Chotard, directeur marketing Europe du Sud de BEA Systems.Les arguments de BEA Systems et le ” no comment “ d’IBM, trop occupé à placer son Java WebSphere e-commerce et à piloter son projet Eclipse, soulignent la stratégie commerciale suivie par tous ces acteurs : déployer leur infrastructure pour mieux récupérer les services à base de composants Java.L’épiphénomène de la gratuité n’est d’ailleurs pas nouveau puisque les développeurs Visual Age d’IBM disposaient déjà d’emblée de WebSphere.
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