Tous les constructeurs ont prédit que la couleur allait exploser. Aujourd’hui, les ventes ne sont pas à la hauteur des espérances. Quels sont les freins à son expansion ?Il est vrai que les analystes et les constructeurs ?” dont nous faisons partie ?” ont été trop optimistes. Car si la couleur est aujourd’hui présente dans le grand public avec le jet d’encre et dans certaines niches comme les arts graphiques, elle l’est encore faiblement dans les départements d’entreprise. Chez HP, elle constitue moins de 10 % des revenus issus des ventes professionnelles. En fait, la couleur doit être prise en compte dans une problématique services. Elle est, en effet, plus facile à vendre lorsqu’elle est intégrée dans une solution. Il s’agit, par exemple, de la facturation à la page, censée apporter une meilleure visibilité sur les coûts d’impression.Mais la culture services n’est pas assez ancrée chez HP, contrairement à des acteurs comme Xerox ou Canon…Il faut reconnaître qu’en matière de services nous n’avons pas une structure aussi solide que celle des fabricants de copieurs. Mais nous sommes justement en train de mieux former nos revendeurs. Notamment ceux intervenant dans les petites et moyennes entreprises. Le but étant de passer de la vente de boîtes à celle de solutions. En ce sens, la problématique de la couleur rejoint celle des appareils multifonctions, qui, eux non plus, ne peuvent être vendus sans services.HP a été l’un des précurseurs en matière de multifonctions avec ses “mopieurs “. Pourquoi les ventes n’ont-elles pas suivi ?Disons que nous avons mis du temps à rendre opérationnel le bon modèle associant imprimante et copie. Nous sommes, en fait, trop restés sur un concept théorique. Car notre organisation de l’époque était incompatible avec la notion de solution : la branche grand public gérait tous les consommables. Mais les machines, elles, dépendaient de la division informatique, laquelle regroupait les PC et les serveurs. Difficile, dans ce contexte, d’apporter un service efficace. Depuis la fusion officielle avec Compaq, en mai dernier, toutes les activités liées à l’impression ?” à savoir matériels, consommables et services ?” sont réunies au sein de la même entité.Quels sont les secteurs de l’impression susceptibles de croître les premiers ?L’impression couleur professionnelle constitue l’opportunité de croissance la plus forte. Même si elle ne deviendra pas de sitôt un marché de volume. Toujours est-il que nous investissons dans toutes les technologies de la couleur ?” laser et jet d’encre. Nous aviserons par la suite. Il y aura ensuite la “convergence numérique”, un secteur regroupant notamment les multifonctions et les solutions d’output management. Il devient crucial, puisque les entreprises équipées de copieurs et d’imprimantes sont maintenant à la recherche d’appareils intégrant les deux fonctions. Enfin, avec le rachat d’Indigo, nous ciblons aussi l’impression couleur numérique de production. Mais ce secteur, plus complexe à développer, devrait connaître une croissance plus tardive.
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