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HP-Compaq: les syndicats français inquiets pour l’emploi

Le 19 mars prochain, les représentants du personnel des sites français de HP et de Compaq manifesteront en Californie. Dans l’hypothèse d’une fusion, les syndicats craignent des réductions massives de postes pour les trois années à venir.

Comme toute fusion, le rapprochement historique entre HP et Compaq pourrait s’accompagner de ” dommages collatéraux “. Une telle hypothèse risque en effet de déboucher, selon les syndicats, sur la suppression de plusieurs dizaines de milliers d’emplois au niveau mondial dans les trois ans à venir.Inquiets, les représentants des salariés français préparent donc la riposte et manifesteront le 19 mars prochain en Californie.Mais la situation dans l’Hexagone est particulière. ” En fait, tout dépend de qui va racheter l’autre “, explique le délégué syndical CFDT de Compaq, Marc Armand-Talayrach.Entre HP, qui regroupe en France 5 000 personnes, et Compaq qui compte aujourd’hui 1 700 collaborateurs dans l’Hexagone, la différence n’est pas numérique, elle serait plutôt d’ordre ” culturelle “.HP n’a pas jamais connu de restructurations à répétition et les salariés ne sont guère habitués aux plans sociaux. De plus l’organisation maison, en business unit, rend la présence syndicale plus diffuse. Parallèlement chez Compaq, les salariés participent massivement aux élections des représentants du personnels (70 %), et “si les relations sociales sont bonnes, précise Marc Armand-Talayrach, il existe un vrai rapport de force avec la direction “.

Deux cultures et deux histoires différentes

A ces enjeux de représentation s’ajoute l’histoire récente des deux entreprises.“Chez Compaq, l’intégration de Digital est encore en cours””, détaille Marc Armand-Talayrach. Les deux sociétés ont fusionné début 1999, une opération qui s’est traduite pour la France par le départ de plus d’un millier de personnes.A l’époque, un accord avait été conclu entre les partenaires sociaux pour qu’à la fin 2001, Compaq France retrouve un effectif de 2 200 salariés. Cet engagement n’ayant pas été rempli, l’accord a été prorogé jusqu’en 2003. Or, en cas de fusion HP-Compaq, il est difficile de dire ce qu’il en adviendra…Par ailleurs, depuis plusieurs mois, des centaines de salariés à travers le monde sont placés en ” salles blanches ” (clean room). Ce qui signifie non qu’ils travaillent à la fabrication d’ordinateurs, mais plutôt à la mise en place de la future fusion, isolés de leurs anciens collègues…Or, si le projet venait à être rejeté, ces collaborateurs qui disposeraient alors d’informations confidentielles sur chacune des deux entreprises, pourraient, selon certaines sources syndicales, ne pas retrouver leur emploi, ou être contraints de passer par une période de latence de quelques mois, avant de réintégrer leurs fonctions.Si la naissance du géant HP-Compaq n’est pas encore acquise, le coût humain du projet élaboré par Carly Fiorina semble, d’ores et déjà, quantifiable…

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Philippe Crouzillacq