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HP-Compaq : guerres intestines avant la publication des bans

Le clan des opposants a pris l’avantage dans les sondages. Mais l’équipe dirigeante n’a pas l’intention d’abandonner le projet de fusion.

La mega fusion HP-Compaq ira-t-elle à son terme ? Depuis qu’il a été annoncé en septembre dernier, ce “mariage du siècle” est contesté de toutes parts. Par les analystes tout d’abord, qui ont descendu en flèche l’action des deux concubins. Mais surtout, par les familles des fondateurs de HP qui s’emploient, depuis novembre, à le dénoncer. Ces dernières semaines, la bataille entre partisans du pour et du contre, à pris des allures de sitcom : accusations de mensonge, de tromperie, de non-respect de la “culture HP”; des attaques invraisemblables pour une fusion de cette envergure. HP accuse ainsi Walter Hewlett, héritier dissident, de vouloir se prononcer contre une fusion qu’il avait votée quelques mois auparavant en tant que membre du conseil d’administration. Lequel rétorque avoir été obligé d’avaliser l’accord pour que HP ne paie pas trop cher le rachat de Compaq.

” Vous ne connaissez pas les gens du nouvel HP ! “

Avec une telle révolution de palais, beaucoup s’imaginaient que l’équipe dirigeante annulerait la fusion. Aujourd’hui, elle semble déterminée à la mener à terme. Alors chacun part en campagne pour séduire les actionnaires avant le vote final (attendu au printemps, une fois reçu l’aval des autorités antitrust). Pour l’instant le clan des opposants semble mener dans les sondages. Walter Hewlett a déjà convaincu la famille Packard. Son groupe est ainsi assuré que 18 % des voix le soutiendront. Il cherche maintenant l’appui d’un maximum d’investisseurs institutionnels. HP, lui aussi passe à l’offensive. Au CES, son PDG Carly Fiorina, a adressé un message de défi aux cassandres qui pensent que la fusion n’aura pas lieu : “Vous ne connaissez pas les gens du nouvel HP !” Car tout le monde a été mis à contribution : dirigeants, partenaires et employés. En début de semaine, Carly Fiorina a même fait monter les enchères : 10 000 employés clés HP et Compaq recevront un bonus s’il y a fusion. Là aussi les paris sont lancés ; avec 15 000 licenciements prévus, lesquels des 150 000 employés profiteront de l’aubaine ? Difficile de savoir quel camp l’emportera. Une chose est sûre, cette guéguerre interne laissera des cicatrices… que la fusion ait lieu ou pas.

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Anicet Mbida