Préoccupés avant tout par la recherche de la rentabilité, la plupart des opérateurs de télécommunications français négligent la couverture Internet haut débit des zones rurales. Pas besoin de traverser la Méditérranée pour découvrir la fracture numérique, celle-ci commence aux portes des grandes villes françaises. Forts de ce constat, les élus du département du Tarn (région Midi-Pyrennées) ont profité de la loi sur le dégroupage en 1998 pour lancer le projet Synapse.Synapse est un réseau de collecte en fibre noire de 300 km et d’un débit maximum de 1 Gigabit/s. Couvrant trois départements (Tarn, Gers et Tarn-et-Garonne), il est principalement dédié à l’éducation et connectera en septembre prochain écoles primaires, collèges, lycées et universités.”
Dans le seul département du Tarn, ce sont 65 000 élèves qui bénéficieront d’un accès et de contenus éducatifs privilégiés via Internet “, explique Thierry Carcenac, député et président du conseil général du Tarn. ” C’est un projet éducatif visant à garantir le droit régalien à l’éducation en même temps qu’une vision de l’aménagement du territoire. Le but est d’éviter que les communes rurales ne soient victimes de la fracture numérique “, ajoute-t-il.
Interconnexion au réseau universitaire Renater
Le réseau Synapse sera également doté de riches contenus éducatifs grâce à une interconnexion à Renater, le réseau universitaire national à haut débit. Les élèves connectés à Synapse pourront ainsi accéder aux contenus de la BNF (Bibliothèque nationale de France), de l’ Ircam (Institut de recherche et de coordination acoustique/musique), de la Cité des sciences de la Villette ou encore du fond de documents vidéo de la SFRS (Service du film de recherche scientifique).Mieux, grâce à une plate-forme d’émission satellitaire située à Albi, Synapse est capable de couvrir une zone géographique très vaste (une école de Charentes-Maritime est connectée à Synapse, par exemple).
15 millions d’euros d’investissement
Pour exploiter ce réseau, le département du Tarn a créé une société d’économie mixte baptisée e-téra. Outre les conseils généraux du Gers et du Tarn-et-Garonne, la Caisse des dépôts et consignation (CDC) ainsi que des organismes privés (Sorepar, Banque Populaire du Tarn et de l’Aveyron, Dexia) sont actionnaires. Le coût de l’infrastructure du réseau de collecte Gigabit Ethernet s’est élevé à environ 15 millions d’euros, selon Marc Gauché, le directeur d’e-téra.” Les enteprises de la région pourront également se connecter à Synapse, précise Marc Gauché. L’opérateur Cegetel nous loue des capacités et nous sommes également en discussion avec d’autres opérateurs pour permettre aux entreprises locales d’exploiter l’Internet haut débit “, ajoute-t-il.
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