Plus préocuppé par le rôle du service public dans les médias audiovisuels, l’avenir de Canal+ ou l’avancement du dossier de la TNT (télévision numérique terrestre), le ministre de la Culture et de la Communication a livré un discours timoré sur les ambitions gouvernementales en matière d’Internet.Jean-Jacques Aillagon a d’abord rappelé que, avec environ un tiers des foyers connectés, la France est en retard dans le développement d’Internet par rapport à la moyenne européenne. Cependant, le ministre de la Culture et de la Communication observe que ce sont “les initiatives privées qui sont très souvent motrices du développement, de l’invention de nouveaux usages” d’Internet. En clair, le ministère de la Culture entend s’associer au secteur privé ?” voire lui confier ?” la mise en place de projets culturels.Avant d’évoquer les grands chantiers numériques de son ministère, Jean-Jacques Aillagon s’est attardé sur les problèmes juridiques soulevés par les évolutions d’Internet. Ainsi, le ministre a souhaité que la prochaine directive européenne sur les droits d’auteur confirme la protection légale des oeuvres numériques. Prenant en exemple le phénomène Napster, Jean-Jacques Aillagon a déclaré que “la nouveauté technologique ne doit pas être un prétexte pour transiger avec des principes fondamentaux”, comme le respect des droits d’auteur.
Trois chantiers prioritaires
Le ministre de la Culture et de la Communication s’est fixé trois chantiers prioritaires : la rénovation du portail www.culture.fr, le développement de l’accès public à Internet et la numérisation du patrimoine culturel français.Ainsi, une nouvelle mouture du portail www.culture.fr sera mise en ligne au printemps 2003. ” Une agence web nous aide depuis le mois de juillet à conduire ce projet (…) qui donnera une cohérence aux ressources culturelles proposées sur le Web, a estimé M. Aillagon. De même, je peux déjà vous dire que l’ensemble des musées nationaux sera doté d’un site web dynamique d’ici à la fin 2003 “, a ajouté le ministre.M. Aillagon entend également renouveler le soutien de son ministère aux espaces d’accès public à Internet. Prenant exemple sur la bibliothèque de Beaubourg, M. Aillagon a estimé que “Les bibliothèques doivent être le plus possible un lieu d’initiation, de découverte des outils multimédias.”
“Il faut permettre à ces lieux de mutualiser leurs expériences et leurs ressources”, a-t-il ajouté.
Numériser le patrimoine culturel
Enfin, le ministre de la culture et de la communication a défini la numérisation du patrimoine comme l’une de ses priorités. “Une politique de numérisation ambitieuse nous permettra de rester maîtres de notre patrimoine numérique, en nous assurant notamment que sa diffusion répond à des objectifs d’intérêt général”, a déclaré M. Aillagon.Concernant le calendrier de la TNT, M. Aillagon s’est borné à répondre qu’il attendra les conclusions d’une mission confiée à Michel Boyon, ancien PDG de France Télévisions, avant de s’exprimer sur ce sujet. Le ministre s’est contenté de préciser que “les choix qui seront arrêtés devront asseoir la base des télévisions de proximité”.
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