Il y a peu, l’université d’été de la communication d’Hourtin et ses discours donnaient le ‘ la ‘ en matière d’action publique relative à Internet et à l’informatique. Aujourd’hui, l’enthousiasme est
retombé et la manifestation se cherche. Coïncidence ou pas, cette année, Hourtin s’est choisi pour thème principal ‘ Identités ‘.Chercheurs, administratifs, enseignants et autres fournisseurs informatiques francophones se donnent rendez-vous tous les ans dans le village de tentes blanches coniques, montées près de Bordeaux du 25 au 29 août. Pour cette
édition, le gouvernement a dépêché Xavier Darcos et Henri Plagnol, respectivement ministre délégué à l’enseignement scolaire et secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat. Des personalités intéressées à la chose numérique, certes, mais pas des têtes
d’affiche. De fait, le lieu, plus qu’informel, sert d’abord à humer les nouveaux usages de l’informatique.
Le gotha de l’informatique à l’heure du questionnement
Passer quelques jours à Hourtin-Port suffit en effet pour ressentir le décalage entre les grandes annonces technologiques et leurs mises en application dans le quotidien. La Poste n’y installe son distributeur automatique et France
Télécom, l’ADSL qu’à l’occasion de l’université d’été. L’accès Internet reste un exercice périlleux dans les bungalows de vacances qui logent la plupart des participants. Les ‘ petits problèmes
d’informatique ‘ succèdent aux ‘ petits problèmes d’imprimante ‘, entrecoupés de ‘ petits problèmes d’électricité ‘. Pour y
échapper, il ne reste guère que les attractions locales de la station balnéaire, comme l’indescriptible Ramon Kelvink, le funambule à moto de 21 h.Les participants (6 000, à peu près autant que l’an dernier) ne devraient toutefois pas avoir trop le temps de lever les yeux au ciel. Quoiqu’un peu moins chargé qu’en 2002, le programme concocté par Philippe Joachim reste dense.
Le nouveau délégué général est issu de l’audiovisuel, puisqu’il était conseiller de Jérôme Clément à Arte.Au-delà de sa densité, l’édition 2002 avait été placée pour la grande majorité des participants sous le signe d’une certaine morosité, les projets ambitieux marquant le pas face au ralentissement durable du marché de l’informatique.
Hourtin 2003, lui, fait la part belle à la réorganisation et aux questionnements. De la remise en cause de la politique technologique européenne, à la fiabilité des médias, en passant par l’informatique dans les pays du Sud, l’heure est
aujourdhui à la remise en question des modèles établis.
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