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HomePod : pourquoi Apple insiste sur la musique plutôt que sur Siri

Contrairement à la concurrence, le HomePod mise d’abord sur la qualité audio plutôt que sur les fonctions d’assistant personnel. Un choix qui s’explique autant par les compétences d’Apple en musique que son retard pris dans le domaine de l’intelligence artificielle.

La matinée du 5 juin a certainement dû être compliquée pour les employés de Sonos. Sous leurs yeux, Phil Schiller, le vice-président d’Apple en charge du marketing, a décrit une enceinte Wi-Fi reprenant une bonne partie des fondamentaux poussés par Sonos depuis plusieurs années. Sauf que cet appareil n’est pas conçu par eux, mais bel et bien par Apple.

À lire : HomePod : Apple présente son enceinte propulsée par Siri

Alors qu’on attendait plutôt la société sur un « Siri Speaker », prioritairement dédié à son assistant personnel, elle a finalement décidé de se lancer dans le grand bain des enceintes sans fil. Avec tout de même, en bonus, quelques fonctionnalités issues de Siri. Ce positionnement peut paraître étonnant, tant le marché des bornes dédiées aux assistants semble porteur. Pourtant, cette décision trahit aussi bien les faiblesses d’Apple en la matière que montre ses forces dans la musique.

Le marché très porteur des enceintes sans fil

Impossible de nier en effet qu’Apple est l’un des champions de la musique en ligne. Son iTunes Store couplé à l’iPod avaient révolutionné la distribution numérique de musique, tandis que son service Apple Music est le plus solide outsider de Spotify dans le streaming. Phil Schiller a ainsi annoncé lors de la keynote avoir atteint les 27 millions d’abonnés, contre 50 millions pour le pionnier suédois. Le HomePod permettrait tout d’abord de soutenir les ventes d’abonnements à Apple Music. En effet, aucune compatibilité ou intégration de Spotify ou d’autres services tiers n’a été évoqué lors de la présentation.

Ce positionnement est aussi commercialement loin d’être idiot. Le marché global des enceintes sans fil est pour l’instant l’un des plus porteurs de l’audio. Bien plus que celui naissant des enceintes dédiées aux assistants personnels. L’année dernière aux Etats-Unis, seul pays ou Echo est disponible, Amazon en aurait vendu 8,2 millions d’exemplaires, selon les chiffres de Consumer Intelligence Research Partners. Mais dans le même temps, GfK indiquait que rien qu’en France, il s’était vendu en 2016 2,9 millions d’enceintes sans fil classiques. La Hi-Fi multiroom, telle que le permet les produits de Sonos et maintenant le HomePod, connaissait quant à elle un boom de ventes de l’ordre de 27 %.

Une conception haut de gamme

En insistant sur les qualités musicales de son enceinte, Apple s’attaque donc frontalement à Sonos ou à Bang & Olufsen. Techniquement, la marque dirigée par Tim Cook semble avoir apporté un soin particulier à son appareil. Le haut-parleur woofer a par exemple été conçu par ses ingénieurs, il ne s’agit pas d’un composant acheté à un tiers.

Apple – La conception du HomePod est bien plus complexe que celle de Google Home ou qu’Amazon Echo.

Un luxe que ne peuvent habituellement se permettre que les fabricants ayant déjà un savoir-faire en la matière. L’intégration de sa puce A8 (celle de l’iPhone 6) permet également d’analyser instantanément la disposition de la pièce dans laquelle l’enceinte est placée pour délivrer le meilleur son possible où que l’on s’y trouve. Un système lui aussi déjà proposé par Sonos et d’ailleurs parfaitement efficace.

À lire : Sonos : plongée au cœur des secrets de fabrication de l’enceinte Playbase

In fine, cela permet surtout à Apple d’éviter la comparaison avec Google Home ou Amazon Echo. Ces deux dernières ne tiendront d’ailleurs certainement pas la comparaison en matière de qualité sonore. En revanche, le HomePod risque d’être à la traîne quant à au service rendu à l’utilisateur. Alors que Siri est le pionnier des assistants personnels depuis l’intégration dans l’iPhone 4s en 2011, il parait désormais en retard par rapport à ce que propose Google Assistant ou Alexa.

De la faiblesse de Siri

Une impression confirmée par une étude réalisée récemment par les consultants de Stone Temple et rapportée par les site Seeking Alpha. Sur les 5 000 questions posées aux quatre principaux assistants vocaux, Siri est celui qui fournit le moins bon taux de réponses correctes et complètes. Avec 62,2 % de bonnes réponses, il se place ainsi derrière Google Assistant (90,6 %), Alexa (87 %) et Cortana de Microsoft (81,9 %). Une mauvaise position qui s’explique pour le site par le retard pris par Apple dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Voilà certainement la raison pour laquelle Apple a été aussi discrète sur les fonctions d’assistant du HomePod. Dans une interview donnée à Bloomberg, Tim Cook n’a même pas répondu directement à une question lui demandant si l’on pourrait passer un appel ou commander un taxi via l’enceinte : « Notre objectif n’est pas d’être les premiers, mais d’être les meilleurs ». Une manière de confirmer à demi-mot qu’Apple s’est désormais fait dépasser par ses concurrents dans le domaine des assistants personnels.

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