Hiroshi Lockheimer est l’un des hommes les plus importants de la Silicon Valley. Il préside à la destinée de l’OS qui a bouleversé le monde du mobile : Android. « Senior Vice President » de Google en charge des OS, il a planché depuis ses débuts sur le système d’exploitation qui équipe presque 90 % des smartphones.
Cet avenant quadragénaire né au Japon n’a pas le profil type des pontes de Google. Comme il le rappelle avec modestie, Lockheimer n’est pas diplômé de Stanford ou du MIT. C’est avant tout un hacker passionné par les systèmes d’exploitation, qui a commencé par traficoter le Mac de ses parents dès sa tendre enfance… avant de plonger dans les arcanes de BeOS pour l’améliorer au milieu des années 90. La qualité de son code a fait le reste : il séduit Jean-Louis Gassée et se fait embaucher par Be. Lockheimer quitte son Japon natal pour la Californie, et fera ensuite un parcours sans faute.
Une rencontre, grâce à un ami commun, va énormément influencer sa carrière : Andy Rubin, le futur papa d’Android, va faire de lui le premier employé de sa nouvelle entreprise, Danger. Ensemble, ils travaillent sur le Sidekick, un “proto-smartphone” qui a connu un grand succès outre-Atlantique au début du siècle.
Leurs routes divergeront au bout d’un moment… Mais durant l’hiver 2005, Rubin passe un coup de fil à Lockheimer, empli de mystère : “mon entreprise vient de se faire racheter par Google, je travaille sur un projet secret, qui devrait te plaire. Tu veux venir ?“. Lockheimer, à l’époque employé de Microsoft, n’hésite pas bien longtemps.
En 2006, il quitte donc Seattle pour Mountain View et devient l’un des premiers ingénieurs à plancher sur ce qui allait devenir l’incontournable OS mobile. “Je travaille depuis dix ans chez Google, et depuis dix ans sur Android” nous dit-il fièrement.
En 2013, Andy Rubin quitte Google. Les rênes d’Android sont alors confiées à Sundar Pichai, qui prendra deux ans plus tard la tête du géant du Web. Pichai choisit alors Lockheimer pour le remplacer.
A l’heure où Bruxelles s’inquiète de la puissance d’Android, Lockheimer s’est arrêté à Paris pour passer un message. Selon lui, Android ne peut en aucun être taxé d’abus de position dominante, car il s’agit d’un logiciel open source, ouvert et modifiable à l’envi par tous ceux qui souhaitent l’utiliser.
Durant la longue interview qu’il a accordé à 01net.com, nous avons échangé avec lui sur d’autres sujets brûlants : le Pixel, mais aussi la réalité virtuelle, l’avenir des wearables, la fragmentation et la sécurité de l’OS, Microsoft et Apple.
« Notre point de départ, c’était le magasin d’applications »
01net.com : Android a beaucoup changé au fil du temps. Mais quelle était la vision originelle ? Quelle idée a présidé à la création de l’OS ?
Hiroshi Lockheimer : Rappelez-vous de ce qu’étaient les téléphones mobiles vers 2005 – 2006. Ils commençaient à devenir intelligents, mais cohabitaient alors de nombreuses plates-formes : deux versions de Symbian, J2ME, WAP… Pour un développeur, c’était un job de titan que de publier et de distribuer une application, car il n’y avait aucun moyen central de le faire. Vous deviez développer pour chaque plate-forme de façon spécifique. Par exemple, il existait 300 versions différentes de Google Maps Mobile à l’époque ! Cette multiplicité des plates-formes était un frein énorme à l’innovation, car les développeurs passaient la majeure partie de leur temps à porter leurs applis, à effectuer des modifications pour que leur programme puisse tourner sur tel ou tel mobile. Temps qu’ils ne consacraient pas du coup à créer de nouvelles technologies et fonctionnalités.
Maquette d’un des premiers prototypes de Google Phone, que la firme présenta aux opérateurs en 2006
La vision d’Andy était de créer un système d’exploitation commun, de le rendre disponible à tous. Nous savions que les fabricants de smartphones ne voulaient pas d’un système monolithique : ils souhaitaient se différencier les uns des autres… Nous avons donc décidé de faire d’Android un logiciel open source, pour que les fabricants puissent customiser l’expérience proposée à leurs clients. Mais il fallait aussi qu’il ait un socle commun, pour que tous les développeurs d’applications puissent travailler sur une version unique de leurs applis, capable de tourner sur de nombreux smartphones différents.
Dix ans plus tard, nous avons 1,4 milliard d’utilisateurs quotidiens d’Android, des milliers de fabricants et de terminaux différents. On peut dire que le projet a rencontré le succès.
Android s’attaque désormais à d’autres appareils : télévisions, montres connectées, autos… Aviez-vous imaginé cela dès le départ ?
Au début, avant même que je ne rejoigne le projet, Andy souhaitait créer un OS pour… appareils photo. C’était son idée originelle. Mais quand Google a racheté Android, il travaillait déjà sur des téléphones mobiles. Cependant l’idée a toujours été la même : créer un OS qui peut tourner sur d’innombrables appareils différents. Tout d’abord des téléphones, mais quelques années plus tard –et Archos a été le premier à le proposer- il y a eu les tablettes, puis les montres, les TV, les voitures. Nous irons demain sur d’autres fronts, notamment l’Internet des objets.
L’Internet Tablet d’Archos, lancée en 2009, est l’une des premières tablettes bénéficiant d’une version (largement modifiée) d’Android. Google lancera Android Honeycomb à la fin décembre 2010, une version dédiée aux tablettes.
Comment avez-vous réagi quand Steve Jobs a présenté l’iPhone et son interface révolutionnaire en janvier 2007 ?
C’était très intéressant d’assister à cela, car nous travaillions déjà sur Android depuis longtemps à l’époque. Et pour nous, chez Google, il s’agissait moins d’une surprise que pour le grand public. Nous étions déjà en train de plancher sur les écrans tactiles, sur le magasin d’applications… D’ailleurs, beaucoup de gens l’ont oublié, mais la première version de l’iPhone ne comportait pas d’App Store. Alors que pour nous, c’était un point essentiel, notre vision de départ.
Voici le “Sooner”, le tout premier Google Phone… qui n’a jamais été commercialisé. Malgré ce qu’avance Hiroshi Lockheimer, l’annonce de l’iPhone a été un grand choc pour l’entreprise, qui a préféré miser sur un téléphone tacile, le G1, par la suite.
« Pixel vise le marché haut de gamme, sur lequel l’iPhone réussit très bien »
En 2008, Google et HTC lançaient le G1, le tout premier smartphone Android, mais il n’a pas connu un énorme succès. Quel a été, selon vous, le smartphone qui a vraiment fait décoller l’OS ?
Difficile à dire, j’ai tellement de smartphones importants en tête ! Le G1 est clairement l’un des plus importants pour moi car c’était le premier, et le premier est toujours le plus difficile à créer.
Mais je pense que commercialement, le plus important a été le Droid de Motorola. A l’époque, rappelez-vous, l’iPhone était distribué exclusivement par l’opérateur AT&T aux Etats-Unis. Verizon a alors décidé de faire le pari du Motorola Droid, avec une énorme campagne marketing, et cela a clairement changé la donne pour Android de façon globale. Car le succès du Droid a montré aux développeurs que nous avions une plate-forme crédible, riche de nombreux utilisateurs.
Lancé en 2009, le Motorola Droid a été le premier smartphone Android à connaître un véritable succès.
Samsung nous a aussi vraiment aidés à distribuer Android partout dans le monde, à atteindre des dizaines de pays différents. Mais je pense aussi aux fabricants locaux, comme Archos ou Wiko en France, qui ont également été capitaux pour le succès de l’OS. Ils ont montré qu’Android n’était pas réservé aux grosses entreprises, que tout le monde pouvait connaître le succès en l’adoptant.
Google a récemment lancé le Pixel dans de nombreux pays… mais pas en France. Pouvez-vous nous dire quand il sortira ici, et nous expliquer pourquoi il a du retard ?
Je vais être franc : je ne sais pas. Je m’occupe des OS et des plates-formes, pas du hardware. En avril, nous avons créé une nouvelle division hardware chez Google, en charge non seulement du Pixel, mais aussi du Chromecast par exemple. Ils ont leurs plans, leur agenda, et ce sont eux qui choisissent sur quels marchés et quand ils lancent un produit. La division hardware de Google est pour moi un partenaire strictement identique à Samsung, par exemple. Je travaille avec tous les fabricants de matériel, y compris Google, et nous les traitons de façon parfaitement équitable.
Vous avez vraiment la même relation avec Samsung qu’avec vos voisins de bureau ?
Oui, c’est indispensable. Prenons un exemple : nous travaillons sur des produits Samsung, des produits secrets, depuis des années. Mais on fait la même chose avec leur concurrent LG. Donc ils doivent absolument nous faire confiance. Voilà pourquoi nos activités hardware et plate-forme sont parfaitement séparées par un « firewall ».
Du G1 au Pixel en passant par la gamme Nexus, Google a beaucoup changé de stratégie vis-à-vis du hardware. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
De l’extérieur, ça ressemble en effet à des changements réguliers. Mais c’est tout à fait cohérent selon moi. Voilà pourquoi : le tout premier mobile que nous avons créé, le G1, était fabriqué par HTC. Mais nous avons été très impliqués dans sa conception, y compris matérielle, dès le début en 2006. Car nous pensons qu’il est impossible de créer un système d’exploitation ou un écosystème de façon abstraite. Vous devez fabriquer un téléphone pour faire la preuve que toutes vos technologies fonctionnent. Sinon, vous vous contentez de développer des logiciels dans l’espoir que quelqu’un fabrique un bon produit autour. Je ne pense pas que ce soit la bonne manière de faire. Voilà pourquoi nous travaillons toujours avec un produit en tête : du produit vient la plate-forme. Conceptuellement, le G1 est donc très proche des Nexus ou du Pixel.
En janvier 2010, nous avons lancé le Nexus One. Notre idée avec la marque Nexus était de travailler chaque année de façon très proche avec un fabricant : HTC, LG, Samsung… encore une fois pour ne pas être dans l’abstraction.
Avec le Pixel, c’est un petit peu différent, car il est de marque Google –même s’il est fabriqué par HTC. Mais tandis que les Nexus avaient pour objectif de viser un excellent rapport qualité prix, l’équipe hardware s’intéresse avec le Pixel au marché du haut de gamme, qui est particulièrement intéressant, et sur lequel l’iPhone réussit très bien !
Wearables : « Nous travaillons sur un projet secret »
Vous avez introduit la réalité virtuelle dans Android avec Daydream. Mais pas la réalité augmentée. Aujourd’hui, seul Lenovo sort un unique smartphone bénéficiant de Tango, votre projet de réalité augmentée. Pourquoi ?
AR et VR sont deux choses bien différentes, mais qui auront selon moi autant d’importance l’une que l’autre à l’avenir. Avec DayDream, nous voulions intégrer la VR à Android pour que les fabricants puissent adopter aisément la réalité virtuelle et rapidement fabriquer des terminaux « VR Ready ». En revanche, la réalité augmentée, Tango, nécessite des capteurs spécifiques, notamment deux caméras. Voilà pourquoi c’est un produit à part pour le moment. Cette technologie n’en n’est qu’à ses débuts et à mesure que l’industrie apprendra à créer des modules moins chers, alors nous pourrons intégrer la réalité augmentée dans Android. Nous y travaillons.
Avec Daydream, Google a fait entrer la réalité virtuelle dans Android. Là encore, cette nouvelle fonction est incarnée par un produit, le casque Daydream View.
Parlons un peu d’Android Wear. Les montres connectées n’ont pas connu un franc succès pour le moment. Comment voyez-vous ce marché évoluer demain ?
(Nous montrant – un peu gêné- la montre « classique » qu’il porte au poignet). Je voulais d’abord préciser que je porte d’habitude une montre connectée… mais j’essaie en ce moment le prototype d’un nouveau produit, un projet secret sur lequel nous travaillons, que je ne souhaitais pas montrer en public.
Les montres connectées sont des produits encore très nouveaux. Nous sommes, sur ce secteur, un peu comme en 2005 avec les téléphones. Il est bien trop tôt pour penser que tous les utilisateurs de smartphones vont devenir des utilisateurs de smartwatches. Mais dans le même temps, si vous regardez autour de vous, vous verrez beaucoup de gens porter au poignet un accessoire connecté, qu’il s’agisse d’un tracker d’activité ou d’une montre. Or, la différence entre trackers et montres connectées est peu à peu gommée. Il y aura bientôt une convergence entre ces deux catégories de produits.
La LG G Watch, toute première montre sous Android Wear, lancée en 2014. Après des ventes très limitées, les nouveaux produits sous Android Wear se font plus rares…
A la différence des smartphones, on n’a pas vu de « killer app » sur les montres connectées. Et le nombre d’applis intéressantes, quelle que soit la plate-forme, est encore bien faible…
Je ne sais pas si on trouvera autant d’applications demain sur les montres connectées que sur les smartphones. Mais nous estimons que les applis seront très importantes sur ces produits. Nous y croyons tellement que sur Android Wear 2.0, qui sera lancé l’année prochaine, nous avons intégré le Play Store directement sur la montre. Cela permet de créer un appareil complètement indépendant du smartphone. Imaginez une montre avec une connexion 3G/4G, sur laquelle vous téléchargez directement les applications, sans passer par un smartphone. Je pense qu’il y a de nombreux scénarios d’utilisation très intéressants pour ce genre de produits.
« Nous n’allons pas fusionner Android et Chrome OS »
Quelques jours avant la conférence du 4 octobre dernier, vous avez publié un tweet qui a fait le tour des sites high-tech. Il évoquait « un jour historique pour Android ». Beaucoup ont cru que Google allait présenter un nouvel OS, hybride entre Android et Chrome OS, baptisé Andromeda. Que pouvez-vous nous en dire ?
(Rires) Il est fascinant de voir comment l’information peut se répandre sur Internet !
We announced the 1st version of Android 8 years ago today. I have a feeling 8 years from now we'll be talking about Oct 4, 2016.
— Hiroshi Lockheimer (@lockheimer) September 24, 2016
“Nous avons annoncé la première version d’Android il y a huit ans. J’ai le sentiment que dans 8 ans, on parlera encore du 4 octobre 2016”
Ce dont je parlais, c’était des débuts historiques de Google en tant que fabricant de matériel. Je pense vraiment qu’on se souviendra de cette date dans dix ans. Mais je ne sais pourquoi, quelqu’un a interprété cela comme une référence à Chrome OS !
Pour vous répondre, nous n’avons pas pour projet de fusionner Android et Chrome OS. Pour une raison simple : les deux systèmes ont beaucoup de succès. Android marche très fort, mais Chrome OS aussi. Aux Etats-Unis, au premier trimestre de cette année, il s’est vendu davantage de machines sous Chrome OS que de Mac. L’industrie du PC aux Etats-Unis se structure ainsi désormais : Windows, Chrome OS, Mac. Et Chrome OS est la plate-forme la plus utilisée dans les écoles américaines.
Un Chromebook d’Asus. Ces ordinateurs peu onéreux sont très prisés des écoles américaines, mais peinent à s’imposer en France.
Nous n’avons donc aucune raison de combiner les deux systèmes. Ce que nous faisons cependant –et c’est de là que proviennent ces rumeurs-, c’est apporter les meilleures innovations d’un système à l’autre. Chrome OS manquait par exemple d’applications, alors qu’Android en regorge. Nous avons donc intégré les applications Android sur Chromebook (la fonction est encore en bêta, NDLR). A l’inverse, nous avons intégré à Android Nougat la technologie de mise à jour automatique de Chrome OS. Voilà notre stratégie. Il n’est pas question de fusionner les deux systèmes.
Il y a quelques mois, la presse s’est également emballée pour Fuschia, un mystérieux nouvel OS créé par Google, qui ne repose pas sur le noyau Linux. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il y a eu une grande confusion à propos de Fuschia. Il s’agit juste d’un projet expérimental au sein de la très grande entreprise qu’est Google. Il ne s’agit pas d’un OS commercial, juste d’ingénieurs qui essaient de nouvelles choses. Fuschia n’est pas relié, ni de près ni de loin, à Android ou Chrome OS.
Sécurité : « Nous assumons l’équilibre entre plate-forme ouverte et inconvénients potentiels »
De nombreux utilisateurs d’Android ne profitent que d’une ancienne version de l’OS, et les mises à jour tardent à arriver sur de nombreux mobiles y compris récents. Comment comptez-vous régler ce problème ?
C’est un sujet très important pour nous. Il faut rappeler tout d’abord la taille d’Android. Parvenir à 100 % de mises à jour sur la dernière version, cela signifie une update sur 1,4 milliard de terminaux, ce qui représente une tâche immense. Autre chose à prendre en compte : la nature d’Android, le fait qu’il soit open source, provoque forcément ce genre de situations : ce n’est pas Google qui contrôle Android, ce sont les fabricants qui contrôlent leur version d’Android.
Nous travaillons cependant à faciliter leur travail, afin qu’ils déploient plus rapidement les mises à jour auprès de leurs clients. Par exemple, nous avons mis en place un programme de mises à jour de sécurité mensuelles. Nous partageons leur contenu en amont avec les fabricants pour leur donner le temps de l’intégrer.
Mais ces mises à jour de sécurité ne sont pas obligatoires…
Non, elles ne sont pas obligatoires, mais nous fournissons les informations à tout le monde. Nous pensons que c’est de la responsabilité du fabricant de choisir le meilleur pour ses clients. Certains, comme Samsung, ont décidé de les pousser tous les mois sur tous leurs appareils haut de gamme, ce qui est vraiment bien. D’autres vont le faire tous les trimestres. C’est à eux de choisir. Sur le Pixel, elles sont en tout cas mensuelles.
Je tiens aussi à vous rappeler qu’Android a été conçu dès le départ avec la problématique de sécurité en tête. Nous avions l’expérience de l’industrie du PC et la façon dont il a évolué dans les années 80 et 90. Son OS, Windows pour parler franchement, n’avait pas été conçu dans le même état d’esprit, car le monde était très différent à l’époque. Et aujourd’hui, sur PC, il vous faut un antivirus, des logiciels de sécurité supplémentaires… La distribution des logiciels n’était pas non plus centralisée, et on pouvait donc télécharger n’importe quel programme sur Internet sans savoir s’il était ou non sécurisé. Avec l’Android Market puis le Play Store, nous avons pu corriger ces problèmes, savoir qui étaient les développeurs, apporter de la sécurité à l’écosystème.
Vous avez toutefois choisi, contrairement à Apple qui a complètement fermé sa plate-forme, de laisser la possibilité d’installer un « store » alternatif sur Android, et d’installer des applications sans passer par votre boutique applicative. De nombreux malwares Android se propagent de cette manière. N’est-ce pas un problème de sécurité ?
Nous pensons qu’il était avant tout important de créer une plate-forme ouverte, et qui le soit à n’importe quel magasin d’applications. Cela à ses inconvénients, vous avez raison. Il y a des effets négatifs potentiels derrière cela : il est possible que vous téléchargiez une application mal sécurisée. Mais sur Google Play, nous avons toutes les technologies pour assurer la protection des utilisateurs. Nous publions d’ailleurs chaque année des études qui montrent qu’à partir du moment où vous utilisez Google Play, vous êtes en sécurité. En revanche, si vous en téléchargez depuis des sites que vous connaissez mal, de mauvaises choses peuvent arriver, y compris des malwares. Nous assumons cet équilibre entre plate-forme ouverte et inconvénients potentiels.
Google a essayé beaucoup de choses en matière de messagerie : Talk, Hangouts, et désormais Allo. Mais à l’heure du succès incroyable de Facebook Messenger, ne sera-t-il pas difficile pour vous de l’imposer ?
Tout d’abord, Allo ne fait pas partie de la plate-forme Android. C’est une application qui vient au-dessus d’Android. Vous avez raison, Allo pourrait ou non connaître le succès, surtout face à Facebook Messenger ou WhatsApp. Mais c’est justement le principe : Android n’avantage pas Google. Si vous allez consulter le Google Play aujourd’hui, vous verrez que la plupart des applications les plus populaires ne sont pas celles de Google.
Une dernière question sur votre meilleur ennemi : Microsoft. Une entreprise qui a changé ces derniers temps, et qui a notamment choisi de publier la plupart de ses applications sur Android. Comptez-vous faire de même et publier les applis en UWP pour Windows 10 ?
Je suis très heureux de voir les applications Microsoft, comme Word, Excel ou Powerpoint, des logiciels importants, sur Android. Oui Google a Docs, Spreadsheets, etc. Mais il est important que Microsoft soit sur notre plate-forme aussi. Quant aux applications Google, pas de problème, je les utilise tout le temps sur mon laptop Windows 10… elles sont toutes disponibles sur le Web !
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.