Hillary Clinton était attendue comme une star à San Francisco ce 8 avril à la conférence marketing organisée par la société Marketo. Elle s’est exprimée devant un parterre de 6000 entrepreneurs dont la plupart étaient issus du web. Ils avaient chèrement payé le droit de l’écouter (jusqu’à 1 195 dollars la place). Et ils n’ont pas été déçus : l’ancienne secrétaire d’Etat a lâché un « j’y pense » révélateur, référence à une probable candidature à la Maison Blanche. Mais elle s’est aussi exprimée sur sa vision des technologies.
Des ingénieurs étrangers pour rester compétitifs
Elle a parlé de son expérience personnelle au département d’Etat où elle a créé un département numérique. « Quand nous sommes allés sur Facebook, Twitter, Tumblr, et d’autres, beaucoup de gens nous ont dit “Qu’est-ce que vous êtes en train de faire ?”, J’ai répondu : “nous communiquons” », a-t-elle rapporté, en rappelant qu’elle avait aussi encouragé tous les diplomates à être eux aussi présents sur les réseaux sociaux.
Mais elle a aussi évoqué la période où son mari était président. « La puissance d’Internet ne résidait pas uniquement dans les noms de domaine. L’informatique apportait des gains de productivité beaucoup plus importants à toutes sortes d’industries qui n’étaient pas perçues comme high-tech. C’est ce type d’innovations dont nous avons besoin davantage aujourd’hui. »
Interrogée sur la restriction du nombre de visas, Hillary Clinton a déclaré être favorable à une réforme des lois sur l’immigration, notamment pour favoriser le recrutement d’ingénieurs étrangers en Californie. Une clef pour rester compétitif sur le plan mondial, selon elle. Elle envisage aussi un partenariat public-privé pour protéger les classes moyennes touchées par la montée des prix de l’immobilier dans la Silicon Valley.
Enfin, elle a dressé un vibrant et consensuel plaidoyer en faveur d’internet. « La liberté de se connecter est un droit universel. Elle doit être protégée et respectée.» Elle voudrait même en faire sa mission personnelle. Et de rappeler le rôle des médias sociaux dans le printemps arabe.
Un discours aux faux airs de programme qui n’a rien d’un hasard. Avec cette première prise de position en public, Hillary Clinton semble avoir ciblé et conquis les entrepreneurs de la Silicon Valley. Une manière originale de commencer en sous-main sa campagne pour les primaires.
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