Hilary Rosen peut s’enorgueillir de deux titres, l’un prestigieux et envié, l’autre beaucoup moins : elle est, d’une part, la présidente de la RIAA, la puissante association des éditeurs phonographiques américains, et, d’autre part, certainement la personne la plus haïe du cyberespace. Afin de s’expliquer sur la position de l’association dans le procès qui l’oppose à Napster, Hilary Rosen a publié un texte sur le site d’information ZDNet. Un acte courageux, mais qui ne semble avoir convaincu personne : son intervention a suscité une avalanche de messages, aussi unanimement critiques et vindicatifs que si Bill Gates avait tenté de vanter les mérites de Windows à des Linuxiens. L’argument principal d’Hilary Rosen est clair : elle assimile le téléchargement de fichiers musicaux à un vol pur et simple, puisqu’une copie enregistrée du morceau s’obtient sans en payer le droit. L’opposition sur ce terrain est essentiellement rhétorique : les internautes nient qu’il puisse s’agir d’un vol, puisque le bien est répliqué, et non pas enlevé à son propriétaire. Par contre, lorsqu’elle se retranche derrière la “défense de la création” et qu’elle assure, visiblement agacée, que la RIAA “montre la voie en matière de musique en ligne”, elle s’attire les foudres de lecteurs extrêmement remontés. Le principal reproche fait à la RIAA est d’avoir, pendant des années, abusé de son monopole pour maintenir artificiellement élevé le prix des CD, et d’avoir ainsi floué les consommateurs et les artistes, qui n’en touchaient qu’une faible part. Le sentiment général se résume en deux mots : ” Bien fait ! “. Et la conclusion d’un internaute est sans appel : “La RIAA peut bien défendre sa peau, elle a déjà creusé sa tombe.”
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