Vous avez présenté ce printemps un ambitieux projet de développement de la présence du Louvre sur le web. De quoi s’agit-il exactement ? Baptisé Cimaise, ce projet, qui court sur 2002-2005 et coûtera entre 6,5 et 8 millions d’euros, vise à étendre les services et contenus proposés sur Louvre.fr. Premier musée du monde en termes de fréquentation, avec 5,16 millions de visiteurs réels en 2001, le Louvre fut aussi l’un des pionniers sur le web, puisque son site date de 1995. Il reçoit aujourd’hui plus de 5 millions de visites.Quel est l’intérêt pour le Louvre d’avoir une présence aussi forte sur le web ? Le rôle d’un grand musée national comme le Louvre est de diffuser par tous les moyens possibles et au plus grand nombre le savoir sur ses collections. Internet répond parfaitement à cet objectif, puisqu’il permet de s’adresser à l’érudit comme au novice, au Français comme au Japonais ou à l’Américain, en proposant des contenus adaptés à chaque catégorie de public et disponibles en plusieurs langues. En développant la billetterie en ligne, Cimaise permettra aussi de désengorger l’accès au musée.Ce projet va-t-il apporter des ressources complémentaires au Louvre ? Son but n’est pas lucratif, mais il ne doit pas grever le budget du musée. Il ne coûtera rien en développement, puisqu’il est entièrement financé par mécénat, ce qui est inédit : le Crédit lyonnais apporte 4 millions d’euros, et Accenture et Blue Martini chacun plus de 1 million, le premier sous forme de mécénat de compétences, le second en solutions logicielles.Ne craignez-vous pas que la fréquentation de Louvre.fr se fasse au détriment du musée réel ? Pas du tout. De la même manière que la vente de CD-Rom n’a pas fait baisser le nombre de visiteurs au Louvre, ou que l’invention de la photographie n’a pas nui à la peinture, le web n’est pas un danger, au contraire. Les chiffres prouvent que la vente de billets suit la courbe de fréquentation du site. Pour le confirmer, nous allons développer pour fin 2003 des outils d’analyse de la fréquentation, pour établir des typologies de visiteurs en ligne, à comparer avec celles des visiteurs réels. Nous les utiliserons pour personnaliser les contenus web, et aller, en somme, vers un système de gestion de la relation clients. La mise en place de ce site enrichi a-t-elle des conséquences sur les méthodes de travail et l’organisation interne du Louvre ? Oui, tout à fait. Outre une équipe dédiée de 4 personnes, le projet fait intervenir 30 collaborateurs dans 8 groupes de travail mixtes. Chaque groupe est chargé de réfléchir à de nouveaux services et/ou solutions web, tels des agendas interactifs pour connaître en temps réel les événements temporaires ou des présentations de contenu originales. Le musée se décloisonne via ce projet. Nous allons d’ailleurs développer, d’ici à 2004, un intranet avec espaces de travail collaboratif, plateformes de knowledge management et section dédiée aux chercheurs.
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