01net. : Yahoo! vient d’annoncer un chiffre d’affaires trimestriel en baisse de 22 % par rapport à l’an dernier. Est-ce inquiétant pour l’avenir de Yahoo! ? Hellen Omwando (Forrester) : Ces résultats sont conformes à ce qui était attendu depuis l’annonce d’un avertissement sur résultats au mois de mars. Yahoo! attend désormais un rebond du marché publicitaire au début 2002.Il ne s’agit pas d’une situation spécifique à Yahoo! : tous les portails Internet sont confrontés au même problème. Il provient des difficultés financières des dot-com qui révisent à la baisse leurs budgets publicitaires.En conséquence, Yahoo! tente d’attirer davantage d’annonceurs traditionnels. Cependant, si l’on se référe à une société du type Procter & Gamble, qui esquisse ses premiers pas sur le média Internet, l’amélioration du marché publicitaire ne devrait pas intervenir avant le début 2002.Yahoo! a décidé de supprimer des emplois et de réviser à la baisse ses dépenses marketing. Quel sera l’impact de ce plan d’austérité pour la filiale européenne ?Yahoo! reste dans une stratégie de conquête des marchés européen et asiatique.Une hypothèse plus vraisemblable est la persistance de tensions entre les divisions régionales et le siège californien. En effet, Yahoo! Europe et Yahoo! Asie ne disposent pas d’une réelle marge de man?”uvre. Ce mode de fonctionnement centralisé a causé le départ de Fabiola Arredondo, la directrice générale Europe, qui était en opposition avec la direction américaine.Quels étaient les points de friction entre l’Europe et le siège californien ?Fabiola Arredondo était favorable à des accords avec des marchands circonscrits à l’Europe. Il s’agissait également de développer un service d’enchères géré à l’échelle régionale. Or, la direction américaine a rejeté ces projets.Yahoo! a entrepris de diversifier ses revenus en créant des services payants. Est-ce la bonne solution ?Sur l’aspect B-to-B, Yahoo! a beaucoup à gagner à densifier son offre. Le partenariat avec SAP est très significatif, et le risque industriel est limité.Inversement, les services B-to-C payants peuvent porter atteinte à la réputation de Yahoo! dont l’image est associée à la gratuité. Ce dernier élément a un impact certain auprès des internautes.Le marasme du marché publicitaire américain a levé de nombreuses interrogations sur l’avenir de Yahoo!, et notamment son indépendance. Yahoo! est-il à vendre ?Pas dans l’immédiat. L’évolution du marché publicitaire et la réalité du rebond de ce secteur au début de 2002 décidera de la suite. Le conseil d’administration et les principaux investisseurs de Yahoo! sont résolus à conserver l’indépendance de la société jusque-là.La démission de Tim Koogle de son poste de CEO, en mars, n’est pas directement liée à cette question. Ce dernier ne voulait pas cautionner le lancement de services payants à destination du grand public.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
