01 Réseaux : La Société des autoroutes du nord et de l’est de la France a-t-elle eu raison de devenir opérateur télécoms ?
Hélidéo Costa-Elias : Oui, certainement. Dans notre zone géographique, nous pouvons maintenant proposer quelque 3 800 km de fibres optiques, ainsi que quelque 5 000 points d’accès IP, et près de
200 pylônes. Notre infrastructure optique est empruntée par BT, Verizon (ex?”MCI WorldCom), Neuf Cegetel, Free et Arteria, la filiale télécoms de RTE. A notre troisième exercice, ces opérateurs constituent 65 % de notre chiffre
d’affaires de 5 millions d’euros.
Nos autres clients sont des entreprises riveraines de nos autoroutes. Pour les raccorder, nous avons installé une vingtaine de faisceaux hertziens. Nous sommes interconnectés au réseau Irisé en région parisienne, à celui de Completel à
Lille, ainsi qu’aux réseaux créés par des collectivités territoriales (à Arras, Reims, Louviers, Compiègne, Amiens, Metz, dans l’Oise, la Moselle et en Alsace).Comment vos services aux entreprises se positionnent?”ils ?
Nous vendons des services de très haut débit, généralement de 10 et 100 Mbit/s, avec un très haut niveau de sécurité pour l’accès à un centre de calcul ou un site de secours. Nous fournissons aussi des accès internet de
20 Mbit/s, pouvant évoluer à 50 Mbit/s. Le plus souvent, c’est du sur?”mesure. Nous pouvons investir plusieurs millions d’euros pour un client. Nous offrons également des espaces d’hébergement dans nos salles
blanches. Notre bureau d’études de vingt ingénieurs, à Reims, est apte à gérer tout type de projet. Nous sommes plus une société de services télécoms qu’un opérateur. Nos prix sont réalistes, et nous avons l’ambition de nous
ancrer dans nos territoires.Quelles seront vos prochaines étapes ?
Nous prévoyons d’étendre notre offre à notre filiale SAPN (Société des autoroutes Paris-Normandie), ainsi qu’à la section Le Mans-Alençon. Nous envisageons également de nous interconnecter aux boucles optiques urbaines de
Valenciennes, Rouen et Caen. Sur le plan technologique, nous allons doubler notre réseau SDH sur systèmes Sagem d’un réseau Gigabit Ethernet natif sur DWDM. La Sanef a rejoint en février dernier le groupe espagnol de gestion
d’infrastructures de transport et de télécommunications, Abertis, qui devrait fusionner avec l’italien Autostrade.
Abertis sera ainsi leader en Europe avec 6713 km à gérer dans seize pays. Comme la Sanef en France, il possède en Espagne une activité télécoms, spécialisée dans les services aux opérateurs et aux entreprises. Sa filiale Retevisión
gère plus de trois mille pylônes pour les mobiles et l’audiovisuel (dont la TNT et le
DVB-H).Et qu’en est?”il du WiMAX ?
Nous n’avons pas compris l’obligation de devoir payer une redevance à l’État, comme si le WiMAX allait être un marché aussi lucratif que les mobiles. Nous n’avons pas vocation à faire de la mobilité IP. Nous
n’avons donc été candidat nulle part. Mais nous avons déjà pris contact avec tous
les candidats au WiMAX de notre zone géographique. Nous pourrons mettre nos pylônes à leur disposition, comme nous le faisons déjà pour les opérateurs mobiles. Nos pylônes sont bien
placés et sont déjà alimentés en électricité. Nous pourrons les louer à un coût marginal. Tout titulaire d’une licence WiMAX sera le bienvenu sur nos infrastructures.
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