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Hébergement partagé : un service économique

Disposer d’un serveur en commun avec d’autres entreprises suffit pour faire fonctionner correctement un site web. En revanche, la bande passante et l’espace disque alloués sont limités.

Bien qu’en perte de vitesse, l’hébergement de sites Internet sur serveur partagé séduit toujours bon nombre d’entreprises par son rapport qualité/prix. Le principe : disposer d’un espace dédié sur un serveur installé chez un prestataire et dont les ressources (espace disque, bande passante, puissance CPU, etc.) sont partagées avec des centaines d’autres sites web. Cette solution fournit aux sites de taille moyenne une alternative à la location, plus coûteuse, d’un serveur dédié. Un souci d’économie qui a poussé B@sque Héberge, propriétaire du site d’informations régionales lebab.com, à travailler avec l’hébergeur Amen “Nos revenus proviennent en majorité de pages louées à des commerçants. Ils sont 250 aujourd’hui, sur un site qui est sollicité par 600 à 800 connexions par jour. Pour 49 F par mois, l’hébergement partagé convient autant à nos besoins techniques qu’à nos rentrées d’argent”, explique Didier Benisse, webmestre de lebab.com.

Un accès FTP pour enrichir la base de données

Faible coût oblige, les relations entre le client et le prestataire s’établissent souvent par Internet. À commencer par la mise en ?”uvre du site. “Pour ouvrir notre compte chez Oxianet, nous avons fourni en ligne des détails comme l’espace disque et le serveur web dont nous avions besoin. Quelques jours après, nous avons reçu un mot de passe et un identifiant afin de transposer notre site sur le serveur du prestataire et de l’administrer”, explique Didier Mathelin, gérant de DM Diffusion, propriétaire de quatre sites de sport. L’administration est principalement liée aux mises à jour. Pour ce faire, différents moyens sont à la disposition des clients. Tous disposent d’un accès FTP sur leur serveur. “Nous l’utilisons pour rapatrier en local notre base de données Access depuis les serveurs de notre hébergeur Internet Fr. Celle-ci est enrichie par nos soins, puis renvoyée sur le serveur en FTP”, confirme Jean-Claude Patin, juriste chez juritel.com, un site dédié à la fourniture de contenus et de services juridiques. À l’instar de lebab.com, d’autres enrichissent directement leur base de données sur le serveur. “Nous avons développé des formulaires en PHP accessibles en ligne. Une fois remplis, ils sont intégrés dans notre base mySQL”, explique Didier Benisse.La majorité des hébergeurs proposent des moteurs PHP et ASP, permettant à leurs clients de mettre en ?”uvre des sites dynamiques. En outre, les prestataires fournissent des fonctions de création de comptes de messagerie, de contrôle de l’espace disque disponible et d’analyse de log servant à obtenir des statistiques de fréquentation. “Le logiciel Webaliser d’Amen nous permet de contrôler le nombre de connexions, les noms des pages d’entrée et de sortie des internautes, les pages les plus visitées, etc.”, détaille Didier Benisse. Mais lebab.com loue aussi un serveur de cache à France Télécom, qui stocke les pages récemment consultées pour garantir des temps de réponse plus rapides. “Ces consultations ne sont pas prises en compte par amen.fr. Nous faisons donc appel à un second prestataire pour obtenir des statistiques fiables par recoupement”, poursuit-il.En revanche, aucun hébergeur n’offre d’outil de contrôle de la qualité de service. Pour pallier ces manques, chacun y va de sa méthode. “Nous nous connectons à notre site depuis plusieurs endroits et selon plusieurs types de connexions pour constater de visu si tout fonctionne bien. Deux à trois fois par mois, nous effectuons un ping et un traceroot pour contrôler les temps de réponse et le bon fonctionnement du serveur de notre prestataire”, explique Jean-Claude Patin de juritel.com. Toutefois, ces méthodes ne permettent pas de s’assurer que tous les composants d’une page sont effectivement téléchargés ou que le système de paiement électronique n’a pas de défaillance. L’utilité de tels outils n’est pas démontrée, les prestataires ne s’engageant pas contractuellement sur la qualité de leur service. “Notre hébergeur n’a qu’une obligation de moyens. Il s’engage à intervenir dans les deux à quatre heures en cas de problème”, explique Jean-Claude Patin. “Amen ne peut être tenu pour responsable en cas d’indisponibilité de notre serveur”, confirme Didier Benisse.

Serveur partagé ou dédié, une affaire de capacité

Selon les entreprises interrogées, les dysfonctionnements majeurs ne sont pas légion. “En quatre ans, le seul problème important a été la panne d’un disque dur”, rassure Didier Mathelin de DM Diffusion. Une panne sans conséquence grâce à une sauvegarde de la base de données effectuée par l’hébergeur. En terme de service, les lacunes de l’hébergement partagé ne constituent pas, selon les utilisateurs, un motif de migration vers un serveur dédié. En revanche, les limitations techniques peuvent en être un. Et d’abord l’espace disque : “Pour un site que nous avons récemment mis en ligne, nous avons négocié avec Oxianet un espace disque de 1,5 Go sur un serveur partagé. Nous devrons nous orienter vers un hébergement sur serveur dédié si nos besoins dépassent cette capacité”, explique Didier Mathelin. La bande passante, ensuite : “Il nous arrive de retransmettre en direct des compétitions de golf avec une webcam, note Didier Benisse. Nous utilisons dans ce cas un serveur dédié, car la bande passante du serveur partagé ne suffirait pas.”

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Fabrice Alessi