Nombreuses sont les entreprises qui croient leur site à l’abri, bien protégé au c?”ur du blockhaus dernier cri construit par leur hébergeur. La France compte en effet plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés de salles blanches surprotégées. L’accès y est réglementé par toutes sortes de systèmes de badge, de biométrie et de vidéosurveillance. Des onduleurs, des solutions de batteries en cascade et des groupes électrogènes redondants contrôlent l’électricité. Des détecteurs de fumée, des capteurs thermiques au sol et au plafond, associés à des systèmes d’extinction des feux à base d’eau ou de gaz inerte, se chargent de la sécurité anti-feu… Les câblages des courants faibles et forts respectent tous les mêmes principes et les mêmes qualités. Les baies de stockage disposent toutes de serveurs identiques. Le réseau IP qui achemine le trafic jusqu’à la prise RJ45 de la baie serait-il alors le principal critère de différenciation ? Même pas ! L’ensemble des opérateurs propose et s’engage actuellement sur des qualités de service sensiblement similaires. Restent alors les prestations annexes, telles que le stockage ou la supervision du réseau par exemple. Mais ces technologies aujourd’hui maîtrisées se différencient de moins en moins les unes des autres. Du coup, à qualité ou prestations identiques, le choix ne tient plus compte que du prix de la baie et de celui du mégaoctet de bande passante. Mais est-ce suffisant pour garantir le bon fonctionnement d’un site ou d’une application ?L’expérience passée démontre que près de 80 % des interruptions de service proviennent de problèmes applicatifs ou liés au système. Ces incidents sont dus à des bugs, à l’absence d’optimisation des développements (le plus souvent par manque de temps), aux mauvais réglages ou tunning des applications, à des tests de montée en charge peu ou pas effectués ou encore, à l’utilisation de technologies mal adaptées ou immatures. Pour y remédier, le premier recours consiste à rajouter d’autres machines plus puissantes. Une solution qui ne fait que retarder l’apparition des problèmes. Plus sophistiqués, les systèmes de supervision décèlent plus rapidement la cause des incidents, le rétablissement du service demeurant entre les mains des ingénieurs ayant conçu les applications.Du coup, de plus en plus d’hébergeurs abandonnent l’idée de construire et de maintenir eux-mêmes leur datacenter, et se consacrent uniquement à l’exploitation des architectures et des applications clients. Véritables sociétés de services d’hébergement, leur valeur ajoutée s’appuie sur leurs équipes techniques spécialisées dans l’exploitation et la maintenance.Dès lors, avant de choisir son hébergeur, il devient judicieux de s’intéresser au ratio entre le nombre d’équipements et d’applications hébergés et le nombre d’ingénieurs expérimentés, capables de diagnostiquer et de résoudre les problèmes liés aux applications. Le résultat ne sera pas forcément en faveur de ceux qui offrent le plus grand nombre de mètres carrés.* Directeur dhébergement/Cyberouest
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