Peut-on être subjugué d’émotion par un jeu vidéo ? Peut-on ressentir pour ses personnages de la compassion, de la tristesse, de l’amitié ? Non, aurions-nous tendance à répondre de prime abord, mais ce jeu-là fait tout pour nous persuader du contraire. A mille lieues des mécanismes habituels, puisqu’il n’y a ni séance de tir, ni boss, ni game over, Heavy Rain nous embarque dans un thriller interactif où le défi principal consiste à vivre la trame scénaristique. A intervalles réguliers, il faudra en effet faire des choix qui auront une incidence sur le déroulement, et qui mèneront le joueur vers l’une des trente-deux fins imaginées par les concepteurs.
Raison et sentiments
En dévoilant les faiblesses, les travers et les sentiments des personnages à incarner en alternance, le joueur s’y attache progressivement. Scott le détective privé, Madison la journaliste, Norman l’inspecteur du FBI et Ethan, l’architecte divorcé, sont les acteurs d’une course contre la montre des plus terrifiantes, puisque tous sont sur les traces de celui que l’on appelle le “ tueur aux origamis ”, et qui vient encore de kidnapper un enfant, le fils d’Ethan.Scènes d’enquêtes, d’investigations, d’actions ? une soixantaine dans le jeu ? se succèdent au rythme des interactions, introduites par des pictogrammes qui s’affichent à l’écran, et des QTE (les Quick Time Events sont des cinématiques interactives où apparaissent des touches sur lesquelles il faut appuyer pour poursuivre l’action).Le découpage est cinématographique avec des plans très travaillés et, bien souvent, un écran divisé à la manière de la série 24 Heures. Quant au scénario, il se déroule comme s’il s’agissait d’un film, au point que la dimension contemplative prend le dessus. Les purs et durs du jeu vidéo, assoiffés de combats, de courses et autres défis plus classiques n’y trouveront sans doute pas leur compte. Pour les autres, Heavy Rain restera une expérience fascinante, un jeu hors du commun placé sous le signe de la maturité. Après ce coup de maître signé QuanticDream, un studio parisien déjà connu pour Nomad Soul et Fahrenheit, rien ne devrait être plus jamais pareilL’avis de la rédaction
On aime
Le concept original, le scénario mené de main de maître, les personnages attachants, l’immersion, les qualités graphiques.
On n’aime pas
Quelques actions pas très passionnantes.
Mention très bien
A partir de 18 ans
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