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Haut-débit sans fil : les opérateurs WiMAX se font taper sur les doigts

En deux ans, les opérateurs et collectivités disposant de licences n’ont déployé que 15 % des sites inscrits dans leurs obligations.

En juillet 2006, dix opérateurs et collectivités locales obtenaient le feu vert de l’autorité des télécoms (Arcep), pour fournir du haut-débit sans fil dans toute la France grâce à la technologie
WiMAX. Ceux-ci avaient pour obligation d’équiper 3 564 sites à travers tout le territoire au 30 juin 2008. Mais au jour
dit, seuls 526 sites opérationnels ont été recensés… soit 15 % de l’objectif initial. Autant dire que les exclus de l’ADSL risquent d’attendre encore longtemps avant de pouvoir surfer à grande vitesse.Parmi les 19 organisations aujourd’hui titulaires d’une licence WiMAX (certaines licences initiales ont été reprises par d’autres opérateurs), certaines ont néanmoins rempli leurs obligations. C’est le cas du conseil général du
Haut-Rhin, de NiverLAN (Nièvre) et de Nomotech (Morbihan), qui ont installé 100 % des sites prévus par leur licence.

Bonnet d’âne pour le conseil général du Bas-Rhin

En revanche, le conseil général du Bas-Rhin obtient le bonnet d’âne du classement, avec seulement un site déployé sur vingt-huit. Même constat concernant le conseil général du Finistère ou Bolloré Telecom, qui n’a atteint que
12,3 % de ses obligations malgré le poids de sa maison mère. A noter que le bilan d’IFW, une filiale d’Iliad (Free) titulaire d’une licence WiMAX nationale, ne sera fait qu’en décembre 2008. Au final, rares sont les clients à bénéficier
réellement de cette technologie sans fil,
commercialisée par une petite poignée d’acteurs.L’Arcep est bien embarrassée par le dossier WiMAX. En théorie, le gendarme des télécoms pourraient sanctionner les opérateurs aux piètres résultats pour non-respect de leurs obligations. Dans les faits, l’autorité a annoncé une
‘ mise sous surveillance ‘ du secteur, qui se traduit juste par l’obligation pour les opérateurs de publier tous les six mois l’avancement de leurs déploiements. ‘ Ce sera à
l’opinion de juger… ‘,
commente-t-on à l’Arcep.

Recherche équipement désespérément

Si le régulateur se montre si clément, c’est parce qu’il sait que le retard pris dans les déploiements n’est pas du seul fait des opérateurs. La fabrication et la certification des équipements WiMAX nécessaires (stations émettrices,
modem des clients…) ont été maintes fois reportées par les constructeurs (Nokia, Alcatel, Samsung…). L’arrivée ultérieure d’une nouvelle technologie WiMAX (802.16e), permettant en plus le nomadisme ?” donc de rester connecté en se
déplaçant ?”, a largement contribué à ce retard.‘ Les équipementiers ont 18 mois de retard. Leurs produits devraient commencer à arriver en janvier 2009. Il ne devrait donc pas y avoir de déploiement massif avant 2010 ‘, estime
Fabrice Ballart, directeur général du groupe Altitude Telecom, qui possède 14 licences régionales. Malgré un taux de déploiement de 13,6 %, le groupe revendique le plus grand nombre de sites déployés (212) ‘ en
priorité dans les zones blanches. Et nous avons le plus grand nombre de clients ‘,
souligne-t-il.Pour aller au-delà, Altitude dit attendre les fameux équipements compatibles avec le WiMAX mobile. Car pour vendre du WiMAX dans les zones urbaines, déjà pourvues en haut débit, le nomadisme est un atout de taille.

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Julie de Meslon