‘ Je veux en deux ans porter à 70 % la part des ménages français équipés d’un ordinateur et je veux que 100 % des Français aient accès à l’Internet à haut débit, fixe et mobile, avant la fin de mon
quinquennat. ‘ La nouvelle promesse de Nicolas Sarkozy, glissée dans son discours inaugural du CeBit de Hanovre (Allemagne), aurait de quoi séduire les centaines de milliers de Français qui n’ont toujours aucun moyen
d’accéder au haut-débit. Mais
l’eldorado du ‘ haut débit pour tous ‘ est un vieux serpent de mer… Alors, à l’heure où 49 % (1) des
Français disposent d’un accès haut débit à leur domicile (53 % tous types de connexion confondus), l’engagement de Nicolas Sarkozy est-il seulement réalisable ?‘ C’est faisable, se lance Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de PriceMinister et membre fondateur de l’association Renaissance Numérique. Mais il va falloir que l’Etat y mette les moyens et prenne
des mesures adaptées. ‘ Des mesures, Renaissance Numérique en a justement proposées une
quinzaine l’an dernier pour parvenir à l’objectif ‘ 2010 : l’Internet pour tous ‘. Et l’une d’entre elles a
déjà trouvé écho auprès des pouvoirs publics : le
don d’ordinateurs par les entreprises à leurs salariés, qui participera à l’amélioration du taux d’équipement des foyers en
ordinateur. Un prérequis indispensable à la généralisation du haut-débit.
1 % des Français n’a aucun mode d’accès haut débit
En matière d’équipement, le gouvernement avait par ailleurs déjà lancé quelques mesures, telles que le
‘ portable à 1 euro ‘ pour les étudiants, le
‘ PC à 1 euro ‘ pour les foyers à faibles revenus ou les packs
‘ Internet accompagné ‘, avec formation incluse. Des initiatives qui ont quelque peu contribué à la bonne
croissance du taux d’équipement français (+ 7 % cette année selon le Crédoc), de toute façon dopée par la baisse des prix du secteur high-tech. De fait, l’objectif de 70 % de foyers équipés en 2010 annoncé par Nicolas Sarkozy devrait
être atteint sans encombre.Il n’en sera pas de même pour l’accès Internet lui-même, puisque la moitié du chemin reste à parcourir d’ici à 2012. Certes, l’Etat se montre actuellement assez
moteur concernant le déploiement du très haut-débit par fibre optique. Mais bien avant cela, il ne faut pas oublier qu’une frange de
la population est toujours exclue de l’ADSL et condamnée au bas-débit. Selon l’observatoire Ortel du cabinet Tactis et de l’Idate (voir carte ci-dessous), à la fin de l’année 2007, un peu moins de 1 % de la population
française n’avait accès à aucun moyen de connexion haut débit, ni à l’ADSL ni à une alternative (satellite, câble, etc.). Soit environ 600 000 personnes.
La 3G et le Wimax en roue de secours
Mais la résorption des zones blanches est soumise au bon vouloir des opérateurs télécoms. Pour pallier leur frilosité, le gouvernement a
autorisé en 2004 les collectivités locales à monter elles-mêmes des réseaux télécoms, pour alimenter leurs administrés. De nombreux projets d’initiative publique ont ainsi vu le
jour à travers tout le pays. La technologie sans fil Wimax a également pour but de combler ces ‘ zones blanches ‘, mais elle
tarde malheureusement à être déployée.Les opérateurs de Wimax ont toutefois des obligations de couverture, comme le stipulent leurs licences, et qui varient fortement d’un département à l’autre. Dans le Limousin par exemple, Bolloré Télécom devra rendre le Wimax accessible
à 97 % de la population d’ici à la fin de l’année 2011. De même, pour l’accès haut débit par téléphonie mobile (3G), les opérateurs mobiles ont des obligations de couverture d’ici au mois d’août 2009, par exemple de 99,3 % pour
SFR. Mais dans tous les cas, aucune obligation n’impose du 100 %…(1) Etude Crédoc réalisée en juin 2007.
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